Tout premier film d'un Robert Rodriguez alors inconnu, El Mariachi dévoile déjà les prémices du style propre au metteur en scène américain : soit du système D à en revendre, de l'action à gogo, de l'hémoglobine, de l'humour et des plans à la fois serrés et psychédéliques. Scénariste, producteur, monteur, chef décorateur et directeur de la photographie, Rodriguez l'homme à tout faire fait tout et le fait avec talent, son premier long-métrage étant une petite réussite aussi bien technique que scénaristique.
Véritable western moderne des années 90, El Mariachi narre donc la première aventure du héros sans nom, aventure rythmée et enjouée où un pauvre étranger simple musicien de son état va se retrouver confronter à un gros criminel et à ses sbires, ceux-ci le confondant avec un véritable tueur parcourant la même ville. De situations faussement burlesques en séquences d'action trépidantes où les balles fusent de toutes parts, le film est jamais dénué d'humour, en particulier grâce à son personnage principal et ses relations avec la gente locale.
Si le film n'évite pas certains défauts à cause de son budget extrêmement serré, on passe toutefois un excellent moment en compagnie de ces acteurs amateurs aux dialogues nanardesques, ce même côté amateur donnant tout son charme au film. Plus que réussi, ce premier volet de la future trilogie ne diffère finalement que très peu de ses successeurs, le cocktail explosif restant le même. À voir absolument, ne serait-ce que pour les débuts derrière la caméra d'un metteur en scène forcené aussi doué avec sa caméra que pour raconter des histoires délirantes.