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La suite directe d' "El Pico" explore plus de lieux et de sujets que dans le premier volet. Nous subissons la quête d'héroïne dans une prison, avant de plonger dans un monde de trafiquants de drogue, armés et en friction avec la police. Le petit Paco grandit et prend inexorablement la place de ceux qui le fournissaient dans le premier film. L'innocence a disparu, la tentative de s'en sortir a été abandonnée. Ne reste plus que la piqûre, et la piqûre suivante.
Eloy de la Iglesia parvient à nous enfermer dans ce sentiment terrible de manque. Même en prison, les barreaux ne sont pas ceux qu'on voit, mais ceux qu'on ressent dans les yeux cernés du personnage principal. Pour quelques grammes, il est prêt à tous les sacrifices. le film illustre avec vérité et douleur l'enfermement progressif et définitif de Paco, esclave de l'héroïne. Une liberté retrouvée n'est qu'une marche de plus vers les entrailles de la dépendance. "El Pico 2" se concentre un peu plus sur la dimension politique et crache ouvertement sur les pots de vin qui circulent sous les manteaux des officiers. Le film présente des bourreaux et des victimes, mais l'héroïne reste le point central autour duquel tous les personnage gravitent.
Le film présente de nombreuses scènes poignantes. L'écriture des personnages est très juste. Nous pouvons voir en "El Pico" et "El Pico 2" un seul et même film, sans rupture réelle de ton ou de sujet. Une simple évolution logique et cruelle de l'emprise de la drogue sur les esprits et les coeurs. La fin est douce-amère, cynique. Finalement, dans les films "quinqui" d'Eloy de la Iglesia, il n'y a pas de gagnants. Juste des gens qui survivent, hantés par des souvenirs et dont la volonté a été amputée par les choix et leur environnement.