Après avoir tout raflé aux goyas en Espagne, El Reino débarque en France comme une leçon de cinéma par Rodrigo Sorogoyen qui vient nous en mettre plein la vue 2 ans après son précédent long-métrage Que dios nos perdone. Le film est porté par un casting très solide avec des acteurs de très haut niveau et notamment son effigie, Antonio de la Torre (Manuel Lopez dans le film) qui commence à se faire un nom dans le métier. El Reino démarre avec un plan séquence de 2-3 minutes où l'on suit le personnage principal, Manuel Lopez-Vidal, qui marche dans la rue à vive allure pour rejoindre ses amis au restaurant. Cette scène d'introduction annonce dès lors, le ton et la couleur du film: emporté par une sublime musique éléctro avec un beat puissant, le personnage principal Manuel lopez marche déterminé et plein d'assurance dans la rue comme si rien ne pouvait l'arrêter à l'image du film qui suit une certaine forme de linéarité dans l'enchaînement de ses scènes. S'annonçant comme un film politique sur la corruption, El Reino est en réalité un film sur le pouvoir, la détermination et la domination rythmé par, je tiens à le redire, une bande son qui nous emporte autant qu'elle nous happe et nous plonge dans l'intrigue du film. Le sujet est actuel et important en Espagne, mais on voit, par ce qu'on sait de l'actualité de certains pays notamment en France ces dix dernières années, qu'il peut s'étendre à d'autres pays Européens. Bref, même si le jeu politique ne vous intéresse pas, El Reino reste un très bon film visuellement et bien construit, emmené encore une fois par des acteurs de talent qui tenteront par leur jeu de vous tenir accroché au film. Une vraie réussite!