Les adaptations de classique de la tragédie grecque ou romaine sont souvent compliquées à mettre en scène au cinéma sans succomber aux clichés et à la théâtralité. Pourtant Michael Cacoyannis s'y colle avec une certaine réussite avec cette Électre d'Euripide, simplement parce qu'il ne s'acharne pas à vouloir respecter le texte à tout prix sacrifiant ainsi sa réalisation, les séquences de transitions sont longues entre les actes et donnent l'occasion au cinéaste de se lâcher derrière l'objectif. En effet il parvient à intégrer l'action dans ses décors de façon très wellesienne, les choix de plans font vraiment penser aux travaux d'Orson Welles lorsque celui-ci tournait ses adaptations de Shakespeare, bizarrement après le départ et mariage d'Électre c'est moins le cas mais cela ne dure pas, l'inspiration semble réapparaître dans les chapitres suivants. L'interprétation extrêmement importante dans ce type de long-métrage est plus que satisfaisante, aucunement pompeuse ou grandiloquente, les comédiens apportent tous de l'intensité sans en faire des tonnes leurs déclamations du texte. Finalement la seule réserve concerne, la technique du monteur qui manque de fluidité dans les enchaînements.