Une petite heure à tuer ? Motivé pour une expérience singulière, de celle qu’il est impossible d’oublier ? Ruez-vous sur Electric dragon 80.000 V, un véritable concentré d’énergie punk propulsé par un cinéaste qui ne manque pas d’idées. Entre manga live, fable sociale et clip furieux, Shogo Ishii fournit, à qui tente l’expérience, un shoot pictural au pouvoir hypnotique radical.
Impossible, passée la première recharge en courant de son guitariste virtuose suceur d’électrons, de décoller les yeux d’un écran qui scintille de trouvailles en tout genre pour caractériser les deux combattants qui s’y partagent les ampères. Et lorsque vient enfin l’heure de leur duel électrique, c’est les yeux écarquillés, le sourire aux lèvres qu’on contemple l’affrontement.
Pour ne rien gâcher, niveau réalisation, Shogo Ishii ne fait pas les choses à moitié et orne son film d’une photographie très soignée, à base de noirs et blancs curieusement doux. Vu le sujet, et l’excitation de son traitement, on aurait pu s’attendre à des noir et blanc saturés à l’extrême, noyés dans une image cradingue. C’est tout l’inverse, Electric Dragon 80.000V est d’une lisibilité visuelle constante, preuve qu’il n’est pas né d’une simple impulsion, mais qu’il a été réfléchi. En témoigne également le « chara-design » précis de l’adversaire mi homme mi bouddha, dont le masque très graphique offre de belles possibilités de mise en scène qu’exploite jusqu’à plus soif Shogo ishii.
Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sinon que les images sont portées par une bande son frénétique. En résumé, si vous êtes un tant soit peu amateur de curiosité, si en plus vous ne rejetez pas la culture « manga », alors il faut vous jeter dessus. A peine 1h, c’est facile à caler, et ça fout la pêche.