L'Histoire
Sans la moindre forme de procès, le roi Babar est exécuté par un ingénieur sadique.
Le capitaliste fait montre de virilisme ou Edison compare son anatomie avec un mâle en musth
Le baron prussien avait la noblesse de mener ses expériences sur l’électricité animale aux dépens de son propre corps. Le lumineux savant préféra choisir le corps d'autrui, et si possible, celui d'un animal majestueux. Une illustration de la façon sournoise dont le faible enchaîne le fort chez Nietzsche. Au moment où la pauvre bête s'écroula de tout son poids, gageons que comme dans une bande-dessinée, un phylactère avec une ampoule s'illumina dans le cerveau d'Edison. Je n'ai pas envie d'évoquer ici quelque médecin du troisième Reich effectuant de douteuses opérations sur les carcasses vivantes des prisonniers, mais c'est l'unique comparaison qui me vient. Notons que le businessman est entouré par une belle brochette d'assistants qui auraient passé tous haut la main tous les tests de Milgram (et davantage considérant et la surenchère libérale et la masse de l'animal).
La délicate justice d'un troupeau de pachydermes en rut
Dans un Moyen-Âge à l'évidence plus lointain qu'une ère cosmique où s'engage une science amie de l'argent, l'éléphant eût le droit à un avocat pour représenter ses droits et défendre ses défenses. Mais dans un régime naturaliste où l'homme moderne s'est distancié de la Nature au point d'arriver à croire qu'elle existe, les non-humains n'ont d'autres droits juridiques que celui de subir les châtiments. Appelons avec Philippe Descola un monde où telle une rivière Maori, les non-humains aient eux aussi un mot à dire. Ne serait-ce que le dernier mot d'un condamné.