Eleven, la critique - 11 raisons de faire autre chose...
Film concept casse gueule qui repose un peu trop sur sa prophétie de fin du monde (comme on en a déjà vu des tonnes) pour intriguer ses spectateurs, Eleven nous épuise finalement plus rapidement qu’il nous effraie en nous noyant dans ses dialogues sur la numérologie aussi palpitants et bien écrit qu’une sitcom AB production… oui je sais je suis méchant mais il est véritablement impossible de rentrer dans l’histoire tant ce qui nous est raconté d’un bout à l’autre nous passe par au-dessus de la tête. Mais le véritable problème dans tout ce bordel satanico-prophétique, c’est que derrière cette histoire de chiffre démoniaque sensés faire basculer l’univers dans l’horreur et l’obscurantisme se cache en fait un petit film de maison hantée sans réelles ambitions et assez quelconque dans sa mise en scène (à noter une photographie froide/bleutée assez réussie quand même) qui ne repose malheureusement que sur ses jump-scare plus ou moins bien utilisés par Bousman pour tenter d’installer (de nous réveiller ?) un tant soit peu d’ambiance. Que le jeune réalisateur choisisse une mise en scène minimaliste dans son approche de l’horreur pour encrer son film dans la réalité n’est en soi pas une mauvaise chose, mais encore faut-il avoir des idées pour faire monter la sauce or ici, rien ou presque ne fonctionne. On suit les allers et venus de Joseph (Timothy Gibbs qui joue quand même super mal… comme les autres d’ailleurs) qui tente tant bien que mal de comprendre quelque chose avec un ennui poli et on enchaine les dialogues sans intérêt et les invraisemblances (le père super malade qui bondit partout sans raison WTF ?) jusqu’à la fameuse journée du 11.11.11 où le pire va bientôt arriver… ah bah quand même je commençais à m’impatienter mon petit Bousman !
QUOI ? TOUT ÇA POUR ÇA ? Franchement Darren je fais ce que je peux pour te défendre, je dis aux gens que t’es plutôt un mec cool qui respecte son public et toi tu nous balances ça ? J’ai l’air de quoi moi maintenant hein ? Bon ok je ne m’attendais pas à ce que tout explose comme dans 2012 mais franchement un lustre qui tombe pour simuler une invasion de démons sataniques pompés sur Hellraiser c’est quand même un peu se foutre de ma gueule non ? Et ce n’est pas le petit pic sur la religion qui va te faire remonter dans mon estime, vu que ta révélation finale est aussi couillue qu’un sketch d’Anne Roumanoff… Du coup je me dis que si le film avait respecté son concept jusqu’au bout en durant 11 minutes et 11 secondes le suppo serait peut-être passé plus facilement mais pour le coup, là ça fait vraiment mal au cul…L’histoire de La montagne qui accouche d’une souris vous connaissez ?