Ce film réalisé par Darren Lynn Bousman est une bouse. Hahahahahah haha ha hem hem, pardon. Il semblerait que cette blague navrante a déjà été faite dans 312 critiques de l'œuvre du monsieur susmentionné. Je n'en ai cure. De toute façon en se penchant de plus près sur sa filmographie, on constate que Darren est constant dans la nullité crasse. Saw 2, 3 et 4, excusez du peu puis une kyrielle de films d'horreurs tous plus nanardeux les uns que les autres et pas au sens noble du terme. Ça vous pose le bonhomme.
Pour autant ça ne m'a pas empêché de télécharger tout guilleret ce film, un soir de désœuvrement total parmi tant d'autre. Aujourd'hui il me faut expier.
Il n'aura pas échappé à votre perspicacité légendaire qu'il y a deux ans nous étions en 2011. Et mieux encore que le 11 novembre nous étions très exactement le 11ème jour du 11ème mois de la 11ème année du 3ème millénaire soit je vous le donne en mille le 11 11 11 en date européenne soit le 11 11 11 en date anglo-saxonne même si ici c'est pas flagrant parce que du coup on ne s'en rend pas forcément compte mais en fait le jour et le mois sont inversés en fonction de la datation européenne ou anglo-saxonne. Voilà, voilà...
Vous me direz quid de la pertinence et de l'intérêt d'un tel préambule ? J'y viens bande de petits impatients, j'y viens. Il s'avère que l'étonnante conjonction de nombre que forme la date du 11 11 11 n'a pas échappé non plus à quelques producteurs avisés. De fait ils réunirent rapidement des scénaristes inspirés et talentueux, un casting prestigieux, le tout sous la houlette de notre ami Bousman donc pour sortir un film sur le 11 11 11, le 11 11 11 cela va de soi. Pur génie, ai-je envie de hurler à pleins poumons ! Quoique...
Les distributeurs français sont toutefois nettement moins brillants que leurs homologues américains, puisqu'en dépit de tout bon sens ils décidèrent de sortir le film le 12 octobre 2012. Soit le 12 10 12. Du coup l'impact fut nettement moindre ce qui explique sans aucune contestation possible l'échec au box office de ce film sur notre territoire.
Bref tout ça est fort intéressant, me direz-vous mais quid du film ?
L'histoire débute le 08 11 2011. Après comme il ne passe à peu près rien jusqu'au 11 novembre autant y aller directement. C'est pas qu'il se passe beaucoup plus d'évènements le 11 mais au moins la purge dure moins longtemps. Il y est vaguement question de satanisme, de portail dimensionnel, d'anges de l'apocalypse, d'antéchrist. Le truc c'est qu'on s'en branle très vite de cet ésotérisme à deux balles et ce pour plusieurs raisons rédhibitoires :
Ce film est moche. La photographie est dégueulasse, les effets spéciaux navrants, le chef opérateur déficient visuel. La majeure partie du film se situe à Barcelone, preuve en est ces quelques plans de la cathédrale de Gaudi mais le gros de "l'action" a pour décor une vieille bicoque qui se veut inquiétante mais qui est juste laide et quelconque.
Ce film est mal joué. Ne cherchez pas vous ne connaissez pas les acteurs de ce navet. Vous ne les avez jamais vu et ne les reverrez probablement jamais. Sachez juste qu'ils sont navrants, fades et mauvais. Dans cet ordre ou un autre peu importe. Tous sans exception. Mention spéciale tout de même à Timothy Gibbs, plus ou moins héros du bousin tout en regards inquiets, sursauts et introspection surjouée.
Ce film est chiant. Nonobstant le fait qu'il ne se passe à peu près rien pendant 90 minutes, l'histoire est téléphonée comme pas permis, l'enquête est fastidieuse. Le héros Joseph Crone (ouais Joseph comme le charpentier là) est un écrivain à succès torturé et traumatisé. Il a perdu la foi suite à la mort brutale de sa femme et de son fils et va perdre son foie en noyant sa tristesse dans l'alcool.
Quand il se pointe dans la lugubre maison familiale il n'a qu'une envie c'est de se tirer de là vite fait, n'importe qui de censé ferait de même. Mais non évidemment il finit par rester dormir quitte à se prendre un tombereau d'emmerdes sur le coin de la gueule. A un moment son frère lui propose une promenade pour se changer les idées, quoi de mieux alors qu'une sympathique petite ballade au cimetière. Sa copine décide sur un coup de tête de se pointer (un petit vol transatlantique tranquillou et la voilà qui se radine fraîche comme la rosée) et il l'emmène dans un labyrinthe. Un labyrinthe, ça serait pas un peu anxiogène des fois, surtout la veille du jour fatidique !
Le twist final se devine à des kilomètres et Bousman nous inflige 10 minutes de révélations incroyables où sous nos yeux ébahis on réalise effaré à quel point nous nous sommes laissés mystifier. Non je déconne. /!\ Attention je spoile /!\ : le gentil pasteur en fauteuil roulant auquel on donnerait le Bon Dieu sans confession en vrai c'est Keyser Söze c'est lui l'antéchrist et il a manipulé le crédule héros tout du long le coquin. D'ailleurs tout l'entourage du héros était complice que ce soit son agent, sa copine, la bonne, tous. Bande de salauds, va ! Du coup t'es obligé de te refader quasi tout le film une seconde fois en accéléré (ce qui en y réfléchissant suffirait amplement) avec moult flashback comme si c'était pas assez chiant la première fois et ce AU CAS OÙ T'AURAIS PAS BIEN COMPRIS ! Bref.
Plus grave ce film ne fait pas peur. Jamais. Ce qui pour un film d'épouvante est plutôt fâcheux, je ne le vous fais pas dire. Là encore nous avons droit à tous les poncifs du genre : des portes qui claques, des lustres qui dégringolent, des gens qui apparaissent brusquement, (dont le père du héros qui est censé être à l'article de la mort et qui gambade allègrement partout juste pour foutre les chocottes à son rejeton), des hallucinations "bouh", des voix "brrrrr"... j'en frissonne encore, des caméras à la paranormal activity (soit dit-en passant une des plus grandes arnaques de l'histoire du cinéma), des méchants maquillés comme dans un vieux épisode de Buffy... J'en passe et des meilleurs. Quel est donc dès lors l'intérêt de cet étron cinématographique ? Hein ? Je vous pose la question ? Éclairez moi !
Au final je vous invite plutôt à revoir le Jour de la Bête d'Álex de la Iglesia c'est aussi con mais dans ce cas précis c'est fait exprès !