Important succès aux États-Unis, où il est rediffusé régulièrement en période des fêtes de fin d’année, Elf restitue la magie de Noël tout en revendiquant une artificialité vectrice de parodie : les deux mondes placés au contact l’un de l’autre, à savoir le village enneigé de Santa Claus et la ville saturé d’activités humaines de New York, se corrompent et laissent transparaître la solitude des êtres humains en marge du microcosme où ils doivent évoluer. Aussi notre protagoniste principal est-il adopté par les elfes, stigmatisé en raison d’un corps trop grand occasionnant situations embarrassantes et accidents. Projeté parmi ses semblables, il devient spectateur étranger et révèle la précarité d’autres individus séparés qu’il réunira : qu’il s’agisse d’un responsable d’édition, homme d’affaires opérant dans l’Empire State Building, ou d’une vendeuse du grand magasin Gimbels dont il tombera sous le charme, Buddy – comprenons « le copain » – les raccordera à la croyance en l’esprit de Noël. Cette clausule moralisatrice, axée sur la foi, se voit néanmoins perturbée par différents types de comique que joue très bien Will Ferrell, aussi bien à destination des enfants que des adultes.
Voilà donc un long métrage qui ne manque ni d’humour ni d’émotions pour rassembler, une heure et demie durant, les spectateurs. Le soin porté par Jon Favreau à la mise en scène, fluide et dynamique, les effets visuels réussis – mention spéciale au travail sur les échelles – et la partition féérique de John Debney achèvent de faire du long métrage un divertissement sympathique, honnête travail d’artisan hollywoodien.