C'est ce qu"'on peut lire sur un carton affiché sur le mur d'une des maisons de ce film.
La mère d'Elisa était un peu comme Fantine, celle de Cosette dans les "Misérables" de Victor Hugo. Elle se sera sacrifiée jusqu'à la mort pour sa fille. Cette dernière va entreprendre de la venger en faisant payer leur lâcheté à tous ceux qui ont laissé tomber la fille-mère, où encore ceux qui en ont abusé... Polar, drame, étude psychologique ? Un peu de tout ça pour le même prix...
Toute l'histoire est portée par Vanessa Paradis qui confirme ici dans son second film, ses grandes qualités de comédiennes après sa prestation fabuleuse dans les "Noces Blanches" (1989) . Elle excelle dans le rôle de jeune nana dévergondée, provocatrice, mais si sensuelle et si sensible, si fragile pourtant...
Les autres comédiens ne font en réalité pour la plupart que de la figuration si l'on excepte Clotilde Courau. Comme si à 65 ans quand il a réalisé ce film, Jean Becker avait voulu adresser un coup de chapeau aux artistes recrutés...
Dans cette tragédie, on perçoit pourtant un déséquilibre : au début c'est une peu longuet, décousu si on n'a pas lu au préalable le script, et on cherche à assembler les différentes pièces de puzzle que nous expose ce scénario adapté par Jean Becker...
L'histoire ne prend vraiment sa réelle et grande dimension que lorsque Elisa parvient à découvrir son père naturel, non loin de l'île de Sein, et auquel elle va chercher à nuire également pensant que lui aussi a abandonné sa mère jusqu'au moment où...
Le duo d'acteurs est alors superbe, et Depardieu nous offre une brillante démonstration de son numéro de grand dadais imbécile, qui découvre petit à petit la jeune fille qu'il a devant lui, et qui lui inspire des réflexes paternels ! Cette seconde partie fait oublier la première et on se demande même s'il n'existe pas un déséquilibre important au profit de la seconde, au point que celle-ci eut suffi ?
Jean Becker, réalisateur, soigne toujours ses images et on a droit à des vues superbes de la Bretagne, et tout aussi belles de Vanessa Paradis dans le plus simple appareil : magnifique.
Des passagers inutiles, dommage, et encore plus regrettable que certaines prises de vues soient complètement enfumées ! Pourquoi Becker faisait-il à ce point la promotion de la tabagie !
Vanessa Paradis et Depardieu, ajoutés au tube de Gainsbourg : "Elisa" ont certainement fait beaucoup pour la réussite de ce film : 2,5 MM d'entrées en salles françaises !
J'ai bien aimé, mais la seconde partie surtout !
Paris Première le 12.07.2018