C’est un très beau film qui mériterait vraiment d’être connu. Il aborde un sujet d’une gravité extrême d’une manière quasiment unique au cinéma: la reconstruction d’une femme ayant survécue à un viol et à une tentative de meurtre sauvage. Ce qui est remarquable, c’est qu’il n’y a pas d’exploitation sordide des moments d’horreur vécus par l’héroïne. Beaucoup de cinéastes nous auraient montré des scènes d’une violence extrême, se seraient attardés sur l’enquête. Mais ici point de facilité, la réalisatrice, sans occulter totalement les moments très durs, préfère se concentrer sur les sentiments et les traumatismes de ses personnages. L’émotion est là, tout est impressionnant de justesse, ce qui en fait une œuvre d’une force rare. En dehors de « La dernière marche », je ne vois pas de quel film on pourrait le rapprocher. Et comme pour ce dernier, les questions qu’il pose sur le pardon, la réintégration sociale des assassins, sont plus que dérangeantes. Le film, au-delà de cet aspect très sombre, parle aussi d’amour et d’amitié, forces positives qui parviendront finalement à éclairer la vie de l’héroïne, permettant ainsi de terminer cette terrible histoire sur une belle note d'optimisme salutaire.