Sortie en 1940, pendant la drôle de guerre, cette fantaisie sentimentale et sociale exclusivement au féminin n'a pas d'autre but que de participer à l'effort de guerre et, si son contenu est généralement futile et ne surpassant pas ceux de la Bibliothèque Rose, elle a au moins l'intérêt de témoigner de la mentalité du temps.
Une gentille et riche roturière (Gaby Morlay), méprisée par des femmes du monde, leur vient en aide au moment où ces dernières décident de s'impliquer dans une oeuvre sous la forme d'envois de vivres aux soldats du front.
Le film n'a pas d'autre but que de suggérer la réconciliation nationale, de dénoncer les parasites sociaux -la duchesse réac et pincée (mal) jouée par Françoise Rosay, est la cible principale des auteurs- et de dicter aux femmes leur conduite. Au long de bavardages en intérieurs, où la seule idée des auteurs digne d'être relevée sera de créer pour ces dames une forme de casernement -analogie plaisante avec leurs hommes mobilisés- les femmes de l'arrière sont invitées à se rendre utiles à la collectivité et...à rester fidèles à leurs maris. D'ailleurs, celles qui ont un amant y renoncent d'elles-mêmes!
L'esprit moral qui encadre le récit en fait tout le sel en l'absence de qualités cinématographiques. Ces douze femmes sont caractérisées grossièrement: elles n'ont, comme on s'en doute, que l'utilité de porter un message édifiant et on voit bien que tout ce qui est subalterne dans le scénario n'est que remplissage.
En résumé, la valeur historique du film dépasse largement sa valeur artistique.