Money, Sex and Religion
Sacré Burt !! Il est parfait pour ce genre de rôle, vulgaire, mais beau parleur, passer d'une ville et d'une femme à l'autre, jusqu'à la rencontre, quasi divine, avec une sœur du Renouveau...
le 10 juin 2021
30 j'aime
7
Sacré Burt !!
Il est parfait pour ce genre de rôle, vulgaire, mais beau parleur, passer d'une ville et d'une femme à l'autre, jusqu'à la rencontre, quasi divine, avec une sœur du Renouveau Évangélique, de quoi lui donner de nouvelles convictions, guère en adéquation avec son passé.
Avec Elmer Gantry, Richard Brooks signe un pamphlet contre les branches religieuses plus récentes, les foules vulnérables et l'hypocrisie humaine, que l'on trouve dans tous les coins et chez, presque, tous les personnages. Il égratigne le business de la religion, à travers, notamment, le journaliste (son monologue lorsqu'il dicte l'article critiquant ce commerce de Dieu est saisissant) qui suit le culte évangéliste, et décrit, avec brio, la société puritaine américaine, ses personnages qui sortent du lot, souvent par une personnalité extrême, d'un côté comme de l'autre.
L'une des forces du film, c'est de parvenir à faire passer ses messages sans lourdeur même si les retournements de vestes de l'opinion publique manquent parfois de subtilité, et surtout de ne diaboliser aucun personnage !
On s'attache même à Elmer, notamment lorsque son passé refait surface. Si le journaliste est bien vertueux, les autres personnages sont terriblement humains, dans ce qu'il y a de bon et de mauvais, en particulier Elmer, dont les intérêts vont être financiers ou amoureux.
Ce portrait américain permet aussi de voir la société d'alors, très bien reconstituée, tant dans l'idée que l'on peut en avoir qu'esthétiquement. La mise en scène est simple et fluide, elle laisse le scénario et surtout les comédiens / personnages s'imposer naturellement, et à ce jeu, Lancaster, que ce soit lorsqu'il harangue la foule ou quand il laisse parler ses émotions, tire évidemment son épingle, il est immense dans un rôle finalement nuancé. Arthur Kennedy en journaliste lucide et Jean Simmons en sœur dévouée l'accompagnent formidablement.
Porté par un immense Burt Lancaster, Elmer Gantry permet à Richard Brooks de dénoncer le commerce de la religion tout en dressant un portrait cinglant de l'Amérique puritaine et de ses foules manipulables, proposant ainsi une œuvre forte qui ne laisse pas indifférent, sensible et intelligente.
(Merci El Grande OG)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Carnet de Bord 2021
Créée
le 10 juin 2021
Critique lue 301 fois
30 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Elmer Gantry - Le Charlatan
Sacré Burt !! Il est parfait pour ce genre de rôle, vulgaire, mais beau parleur, passer d'une ville et d'une femme à l'autre, jusqu'à la rencontre, quasi divine, avec une sœur du Renouveau...
le 10 juin 2021
30 j'aime
7
Elmer Gantry est un film intrigant à bien des égards. Par son contexte atypique, qui nous fait suivre le destin de revivalistes itinérants dans l'Amérique rurale (puis citadine) de la Prohibition...
Par
le 14 nov. 2010
26 j'aime
7
Quelle présence, ce Lancaster ! Incroyable comment cet acteur, avec sa gueule, sa carrure, son sourire, ses yeux bleus perçants, peut supporter à lui seul le poids d'un film entier — il est évident...
Par
le 7 juin 2022
10 j'aime
Du même critique
D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...
le 10 oct. 2014
172 j'aime
35
Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...
le 25 oct. 2014
164 j'aime
47
En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...
le 19 févr. 2015
152 j'aime
34