Neill Blonkamp s'est directement fait un petit nom dans le monde du cinéma après District 9 qui revenait à travers une oeuvre de science-fiction sur l'apartheid sud-africain et la ghettoïsation. Forcément remarqué, le bonhomme signe un deuxième film à Hollywood.
C'est clairement moins bon que son premier film mais ça possède quand même quelques qualités. Malgré son arrivée aux USA, Blonkamp conserve un univers particulier qui fait qu'on reconnait très clairement sa patte. Visuellement parlant, l'oeuvre est travaillée et le cinéaste peut encore compter sur des effets spéciaux vraiment en béton.
Blonkamp a écrit une fois encore le scénario (du moins en partie ici). On retrouve des thèmes chers à notre ami comme cette ghettoïsation donc, la surpopulation planétaire, le clivage riches et pauvres, la destruction de notre planète à travers les guerres et la pollution. Comme on est malheureusement dans un format hollywoodien, le cinéaste n'a pas vraiment l'occasion d'aller en profondeur sur tous ces sujets.
C'est dommage car le film reste donc dans son ensemble assez lisse et dans le domaine du divertissement. De l'entertainment que je trouve assez bien foutu même si je ne supporte vraiment pas par moment cette caméra qui bouge partout, comme si on secouait une bouteille d'Orangina. Mais ad contrario, le cinéaste est capable de très belles séquences dont celle de la petite qui parle du suricate et de l'hippopotame à Max. Elysium, l'endroit où les riches vivent est assez bien imaginé par ailleurs.
Une bande-son impeccable et un casting de haut vol viennent compléter le tout. Je trouve Matt Damon de plus en plus convaincant au fur et à mesure de prendre de l'âge. Jodie Foster est parfaite dans son rôle de ministre sans coeur mais le méchant du film joué par Sharlto Copley (qui jouait le bon gars dans District 9 si je ne m'abuse) est réellement excellent.
Un film popcorn un peu intelligent et visuellement très réussi.