La mémoire de nos pères
Ciel ! Quel désastre. L'idée de base est bonne mais elle est très mal exploitée. On suit trop d'intrigues en même temps, des intrigues qui ne sont pas ou presque pas connectées. En fait, chaque...
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le 6 oct. 2016
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ATTENTION,TOUT CE TEXTE EST UN SPOILER.
Je viens de consulter la présentation du film, et elle le résume intégralement, donc si vous l'avez lue, vous n'avez plus rien à craindre ! (hé, ils l'ont changée depuis!)
Et je soupçonne qu'un coup d'œil à la bande annonce (que je n'ai pas vue) suffit à connaître toute l'histoire.
Car en effet, les prémices de ce film ne se prêtent à aucun développement, aussi la fin ne se différencie-t-elle guère de l'exposition.
Après l'épidémie cinématographique de gens suicidaires, et celle des aveugles, voici l'épidémie d'Alzheimer ; qui n'est qu'une légère extrapolation sur la réalité, puisque les chiffres de cette maladie sont en perpétuelle croissance, que l'on n'attribue pas seulement au vieillissement de la population (je m'y prépare aussi activement, avec une belle collection d'amalgames au mercure qui truffe ma dentition).
Donc les gens n'ont plus de mémoire, ni à court ni à long terme. Ils oublient même qu'ils n'ont plus de mémoire, avec les conséquences humoristiques que cela entraîne. Et pendant ce temps, un père et sa fille vivent dans un abri souterrain high-tech, avec une alimentation frugale, du tai-chi et une abstinence qui va conduire la fille à sortir quand même, car comme Natascha Kampusch, elle a des pulsions, contrairement à son papa fixé sur des tableaux mornes.
Il semble qu'il y ait un décalage entre le temps des gens idiots de l'extérieur, et les années passées par le couple père-fille dans le souterrain. Des gens sans mémoire ne peuvent bien sûr pas survivre, incapables qu'ils sont de s'alimenter. N'importe quel animal a en mémoire les stratégies de chasse, ou les aliments qu'il doit récolter. Pas eux. D'ailleurs aucun animal ne figure à l'écran, alors que pas connes les bêtes, elles auraient vite fait de comprendre que LA TERRE LEUR APPARTIENT !
Donc, il est probable que lorsque la fille sort à la fin, tous les humains sont morts et elle n'a à craindre aucune contagion, tout est bien qui finit bien. Mais si elle veut perpétuer l'espèce, il va falloir qu'elle adopte la méthode biblique des grands ancêtres (Noé & co) et rentre à la maison.
Si c'était le pilote d'une série, on se dirait qu'il laisse trop de choses à découvrir dans les épisodes suivants. Un comble. Rien, rien n'est expliqué. Une allégorie, au mieux. Pas une once de réalisme, de cohérence, ces éléments souvent considérés comme d'autant plus nécessaires que l'on raconte une histoire située dans un monde imaginaire.
Ils ne savent pas trouver la nourriture, mais il n'y a aucun cadavre dans les rues. Une nana se blesse sérieusement, mais ça ne s'infecte pas. Ils savent encore lire, mais aucun ne songe à tenir un journal. Ils vivent à une époque qui dispose d'une technologie d'intelligence artificielle avancée , mais qui reste incapable de les aider. Socrate condamnait déjà l'écriture parce qu'elle se substituait à la mémoire, et conduisait à la délaisser. Mais ici, la mémoire artificielle est de toute évidence capable de remplacer la naturelle, pourtant personne n'en bénéficie à part ceux qui ont encore leur mémoire!
Une nana ne se nourrit que de rations inépuisables de bonbons, et s'en trouve très heureuse, pas de caries à l'horizon (enfin je crois qu'elle fait une petite grimace en croquant dans un morceau qui a durci) .
Une fillette pourrait être née avant qu'on lui apprenne à parler, mais c'est impossible, car comment les bébés pourraient-ils survivre le court temps qui est réservé aux adultes dans un monde sans possibilité d'apprentissage ?
Ce « pitch » / concept étalé sur 1H30 n'est-il qu'un prélude à une œuvre qui appartiendrait à la catégorie que nous pourrions appeler « film sur une jeune femme qui découvre sa sexualité pendant que son père agonise » ?
Les films d'auteur planent à basse altitude, aussi pourrions-nous les appeler « films à platitude ».
Créée
le 7 août 2016
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