1944, San Francisco. Quatre soldats arrivent d’Honolulu pour une permission de 4 jours, qu’ils escomptent bien passer au milieu de l’alcool et des jolies filles. Mais le commandement ne l’entend pas vraiment de cette oreille…


Il y a des réalisateurs qui sortent un film tous les trois ans, et d’autres qui sortent trois films par an. Pour notre plus grand bonheur, c’est de ces derniers que se rapproche Stanley Donen. Ainsi, en décembre 1957, il sortait encore un film, alors que l’année avait déjà marqué la sortie de deux de ses bijoux : Drôle de frimousse et Pique-nique en pyjama. Avec Embrasse-la pour moi, Donen quitte donc presque définitivement le registre de la comédie musicale (il n’en fera plus que deux, dont une en fin de carrière : Cette Satanée Lola et Le Petit Prince) pour entrer de plain-pied dans celui de la comédie tout court, où il fera merveille quelques années plus tard.
Pour le moment, on peine toutefois à retrouver la patte du réalisateur. Si les dialogues sont comme de coutume assez aiguisés, le rythme du récit est d’une étonnante lenteur que n’arrive pas à compenser la verve, comme toujours délicieuse, du génial Cary Grant. Il faut dire qu’il ne se passe rien dans le scénario, et que Donen semble constamment hésiter entre la comédie, qui nous réserve une poignée de scènes craquantes, et le drame, sensible à travers quelques belles idées scénaristiques qui, plus développées, auraient pu être profondément émouvantes.
Seulement, à l’inverse de la maturité qu’atteindra Donen dans son magnifique Voyage à deux, où l’alchimie entre drame et comédie fonctionne parfaitement, ici, les deux registres ont tendance à s’annihiler mutuellement, ne laissant plus que la carcasse d’une comédie qui aurait pu être hilarante si elle avait été pleinement assumée. Embrasse-la pour moi n’a rien de détestable pour autant, et nous propose même un portrait assez intéressant du soldat, ne basculant ni dans un patriotisme béat ni dans un antimilitarisme déplacé, ce qui le fait toucher assez juste. C’est seulement beaucoup trop timide pour être vraiment percutant.

Tonto
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le 31 janv. 2018

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Tonto

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