Ce film s'inscrit dans la grande tradition de la comédie à l'américaine et possède le brio des comédies de Billy Wilder qui offre un vaudeville d'une grande insolence et souvent considéré comme une dénonciation impitoyable de l' "american way of life" dont les héros sont plus grinçants que jamais. C'est un acerbe portrait de cette Amérique des années 60 qui malmène l'image de la famille dans son puritanisme et ses faux-semblants. Le brillant de la comédie est poussé jusqu'au clinquant, mais sous les images convenues du conte de fée, le malaise se mêle au plaisir, celui-ci devient cruel et fait grincer des dents. Wilder ne cesse de jouer sur ce registre ambigu, tout y est trop beau et charmeur, car la convention sociale révèle une réalité scabreuse. Ce qui explique pourquoi le film irrita les ligues de décence américaines.
En plus de ça, le tournage fut houleux : Peter Sellers qui jouait le rôle d'Orville Spooner, fut contraint d'abandonner le plateau à cause d'une crise cardiaque, il fut remplacé au pied levé par Ray Walston, et le film a certainement souffert de ce brusque changement d'interprétation, de même que Cliff Osmond dans le rôle de Barney Millsap, se laisse aller à cabotiner sans que Wilder n'ose intervenir.
Malgré ces légères réserves, c'est une agréable comédie, assez pétillante, qui montre l'envers de la société américaine bien proprette.