Les films traitant d'expériences médicales étant légions dans les années 70-80 (Coma, Frissons, Morts Suspectes, Scanners, Chromosome 3, Terreur Froide...), cet Embryo surfa à sa manière sur cette mode "terreur médicale", avec ses manipulations scientifiques secrètes.
Le Docteur Paul Holliston (convaincant Rock Hudson) reprends goût aux recherches sur le moyen de donner la vie artificiellement, après avoir renversé accidentellement une femelle doberman par une nuit pluvieuse.
Il ramène l'animal blessé chez lui, où se trouve son laboratoire personnel. Holliston - qui avait stoppé ses travaux scientifiques depuis le décès de sa femme- entreprends de sauver les foetus de la chienne, en y injectant du lactogène placentaire, solution synthétique permettant une croissance accélérée.
L'un des embryons survit et en moins de 12 heures, devient un chien de taille adulte et très intelligent.
Devant le succès inespéré de cette expérience, Holliston décide qu'il est temps de passer à la phase II: un embryon humain...
Là encore, c'est une réussite. Jusqu'à ce que la femme ainsi créée qu'il prénomme Victoria ( parfaite Barbara Carrera) ne prenne conscience de sa future mort...
Variation réussi sur le thème du scientifique, possédant rien de moins qu'une sorte de pouvoir divin sur la création, Embryo déroule son récit solidement charpenté filmé avec une certaine sobriété, par Ralph Nelson (réalisateur de l'excellent Soldat Bleu).
Le film oscille entre l'émerveillement concernant l'apprentissage de la vie par la "toute neuve" Victoria et une note très sombre dès lors que celle-ci comprends qu'elle va devoir tout faire pour s'auto-protéger et des autres et de la mort elle-même...
Quand Holliston s'apercevra de son erreur, il sera déjà bien trop tard...
Certes, ce film ne révolutionna pas le genre -ni hier ni aujourd'hui- mais il reste honnête vis-à-vis de son genre de par son ton anti-spectaculaire, donc intimiste.