Soporifique
Un drame dans lequel tout le monde meurt dans son lit, de causes naturelles. C'est très lent et fort peu intéressant. Emily Dickinson n'a à l'évidence pas eu une vie passionnante, mais ce film ne...
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Un drame dans lequel tout le monde meurt dans son lit, de causes naturelles. C'est très lent et fort peu intéressant. Emily Dickinson n'a à l'évidence pas eu une vie passionnante, mais ce film ne sublime guère son matériau.
Je pense que le problème essentiel de ce biopic c'est qu'il fait preuve d'une grande naïveté dans l'écriture des dialogues. En partant du principe que l'écrivain s'exprime nécessairement à l'oral comme à l'écrit, il rend les échanges et conversations artificiels... et le tout reste imperméable à la compréhension du profane.
Du fait de ces dialogues ampoulés, impossibles à réciter avec naturel, les acteurs jouent tous assez mal. La "seconde génération" - qui n'a d'ailleurs aucun trait physique commun avec la première, si ce n'est la couleur des cheveux (dont l'affreuse teinture de l'acteur qui joue Austin) - sonne légèrement plus juste que la première. Mais on est sans cesse tiré du récit par une réplique fumeuse qui échappe à tout réalisme.
Le tout m'a rappelé certains exposés prétentieux subis en licence de lettres. Pour paraître maîtriser leur sujet, les présentateurs attaquaient sans préavis, explication ou contexte. Mais l'illusion ne tenait pas puisqu'ils n'approfondissaient pas non plus leurs sujets. Les infortunés spectateurs se trouvaient donc à essayer de saisir l'objet de l'exposé pendant la première moitié de la démonstration, avant de souhaiter des explications plus détaillées dans la deuxième partie.
L'heure se terminait avec un sentiment de frustration somnolente.
De la même manière, ce film s'ouvre sans cadres historiques ou géographiques, partant du principe que le spectateur sait dans quoi il s'engage. Puis enchaîne les paraphrases des travaux de Dickinson et survole les thèmes qui traversent son oeuvre sans s'attarder sur aucun, dans un catalogue indigeste et incompréhensible : évangélisme, relation au père, intégrité morale, héritage poétique miltonien/patriarcal, frustration sexuelle/hystérie, rejet du mariage, obsession de la mort... Tout est là... et finalement rien...
Un fourre-tout sibyllin qui rend une impression d'exposé académique mal dégrossi.
Je ne me suis pas réconciliée avec la poésie anglophone, mais j'ai réussi à faire mon ménage sans perdre le fil, c'est toujours ça de pris !
Pour en savoir plus sur Emily Dickinson, je conseille la page Wikipédia, beaucoup plus vivante et intéressante.
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le 17 déc. 2017
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