Pourvu d'un budget rachitique d'à peine plus d'un million de dollars, ce long-métrage spatial reste tout de même deux fois plus coûteux que le Love d'Eubank pour un scénario du même tenant, l'aspect mystique en moins. Un an après The Martian, c'est cette fois-ci Mark Strong qui s'engage pour une mission en solitaire (peu crédible) à destination de Mars en vue d'y établir une future colonie. Son sens de l'ingénierie et de la débrouille est requis pour survivre pendant le voyage et subvenir à ses besoins essentiels, notamment lorsque des problèmes viennent troubler le bon déroulé de l'opération. Il y a peu de péripéties ; l'intrigue porte sur cette isolation longue durée avec la narration off - bien positionnée - qui représente les pensées de l'astronaute, seulement désireux d’accomplir cet évènement historique. Au vu de cette nature introspective, l'heure et demie suffit amplement, et Strong délivre une belle performance, même si rien de très émotionnel. Contrairement à ce que le budget peut laisser penser, les effets spéciaux sont très bons, avec un habitacle crédible en guise de décor (la combinaison est moins glamour), et surtout de superbes représentations cosmiques intemporelles inspirées par 2001, The Fountain et The Tree Of Life. La bande-son est plus simpliste et convenue, principalement faite de synthés vaporeux. En dépit du minimalisme imposé, et de la trame classique, c'est un premier long-métrage finement délivré pour Mark Elijah Rosenberg.