Deux films de genre francophones portant sur les vampires sortis la même année, forcément ça se remarque, d'autant plus que les deux sont des teen movies. Alors tout de suite, on a un peu peur des similitudes qu'il pourrait y avoir entre les deux mais pas du tout ; tandis que le québécois est plus tourné vers l'humour noir avec un côté fantastique réellement assumé, le français est d'autant plus tourné vers le drame. Alors sans non plus verser complètement dedans, on reste quand même heureusement dans du film de genre puisque l'on y suit une petite famille emménager dans une banlieue paisible. Seulement, leur adolescent, Philémon, est un vampire. Seule ombre au tableau de cette famille nucléaire que l'on voit dans les films américains et qui veut enfin se donner une bonne image en ayant une "vie normale" en emménageant dans un endroit où tout le monde fait pareil que tout le monde. Le choix de la banlieue est alors d'autant plus intéressant car il permet de souligner les différences entre Philémon et les autres, c'est-à-dire l'adolescent "monstre" et les "normaux", la banlieue étant un paysage très formaté. D'ailleurs, on revient ainsi au thème récurrent du genre (teen movie), celui de l'adolescent mutant et ici littéralement puisqu'il change tout au long du film pour de plus en plus adhérer à sa vraie nature. C'est en effet à partir du moment où il se nourrit tout seul et qu'il n'a plus besoin des perfusions de sa mère (que l'on peut voir comme étant une métaphore du cordon ombilical) qu'il va évoluer par lui-même, apprendre à se connaitre mais surtout apprendre à maitriser sa violence interne ou alors justement à la laisser aller. Le film en profite également pour faire de nombreuses paraboles à la sexualité, aux maladies sexuellement transmissibles etc., thème également légion dans le teen movie. "En attendant la nuit" est donc un très bon teen movie fantastique français mené par des acteurs talentueux et une mise en scène soignée.