Chassés-croisés comiques entre deux matelots à quai avec la bande de gangsters de M.Max qui se sert de l'un d'eux, le naïf Prosper Cartahu en indélicatesse avec les Douanes, pour faire passer de la drogue en fraude.
Le scénario ne risque pas un claquage de neurones: nos deux anti- héros sont de grands gosses attardés se demenant entre voyous et pin-up du port. C'est l'époque où Jean Richard roulait les R avec un accent de paysan berrichon. Il était "bankable" au cinéma comme serait un Élie Semoun aujourd'hui mais pas encore Maigret dans la petite lucarne. il enchaînait ces petites comédies du samedi soir dont les cachets étaient entièrement engloutis dans son cirque.
J'ai une tendresse particulière pour ce grand échalas de Philippe Clay (1m94) chanteur-acteur avec sa mine un poil inquiétante fort peu sollicitée au cinéma. Les deux comparses poussent la chansonnette mais Elvis chantait lui aussi dans ses œuvres.. La télé était peu présente dans les foyers en 57 alors il y avait à l'affiche des salles de quartier toute une ribambelle d'improbables pochades qui faisaient bouillir la marmite des comédiens et techniciens à défaut d'accoucher d'un chef d'œuvre de cinémathèque.
Le réalisateur Pierre Chevalier semble laisser tourner la caméra avec ses deux comédiens en free-style, c'est très surjoué, comme d'habitude Gabriello mange ses mots mais il y a Véra Valmont, une Marilyn de séries B dotée de jolies gambettes...