Grande inconditionnelle de Klapisch qui nous emmenait il y a quelques temps déjà en Erasmus à Barcelone, c'est presque les yeux fermés (mais cela n'aurait que peu d'intérêt) que je suis allée voir ce nouveau film au casting VIP et à l'intrigue séduisante.
On nous y parle de la jeune Elise promise à un avenir radieux dans le monde de la danse classique qui se blesse méchamment lors d'une représentation et qui dès lors va chercher à donner un nouveau rythme à sa vie....
Le film démarre par un ballet, sans chichis sans fioritures, c'est comme si nous étions dans la salle de spectacle à retenir notre souffle devant tant d'esthétique, de musique et de grâce... chaque élément du spectacle sait ce qu'il a à faire, qui sur scène, qui dans les coulisses, qui au maquillage, aux retouches, à faire des échauffements... et puis la beauté des différents actes, l'élégance de chaque personnage, c'est limpide et minutieux... et peu à peu la caméra se resserre sur Elise qui a le premier rôle, sur qui tout ou presque repose... dans son joli tutu...
L'occasion dans ce film de frayer davantage avec la danse, l'harmonie des corps, des coeurs, du mouvement... la beauté des gestes... de voir s'exprimer des danseurs dont c'est le métier au quotidien... découvrir pour ma part le travail d'Hofesh Shechter, l'union qui règne entre ces êtres réunis par la même passion... le plaisir toujours d'être spectateur de la passion qui meut des gens... qui les rend un peu intemporels et magiques... un film qui propose évidemment une excellente musique, danse et mélodie ne font alors qu'un... et on se laisse envelopper dans le spectacle, on y trempe les lèvres...
Pour revenir au personnage principal...Elise...part du principe qu'elle ne redansera peut-être pas..on la suit donc dans sa résignation... sa peine, sa mélancolie, son cheminement jusqu'à la chute... les heures passées aux cours de danse... la caméra nous emmène dans sa famille campée par deux soeurs aux caractères bien trempés et un père veuf interprété par l'inégalable Denis Podalydès, un peu lunaire un peu à côté de la plaque...
Pour se changer les idées Elise accompagne l'une de ses soeurs et son petit-ami pour une mission de cuisine dans un manoir qui reçoit des artistes lors de stages... on y retrouve un Pio Marmaï haut en couleurs et attachiant... une Muriel Robin juste et touchante comme rarement... les paysages bretons...
N'oublions pas le personnage du kiné amoureux transi d'Elise, un François Civil doux et distrait, dont Elise ne débusque jamais les signaux...
Et puis, la découverte de la danse dans un autre genre, le retour de l'espoir, d'un autre possible... une renaissance... une nouvelle vie...
C'est un film bouillon d'énergie, d'espoir, de poésie. Textes justes ou incisifs. On rit et la seconde d'après on a les yeux qui brillent d'émotions car Klapisch aborde habilement ces détails du quotidien qui nous ont déjà touchés de près ou de loin...
Une très belle surprise de ce premier trimestre !