Ne faisant pas partie des grands admirateurs de Klapisch, ni de ses détracteurs, j’allais sans attente particulière voir ce film qui concerne, lui, un autre art qui me passionne: la danse.
C’est l’un des points forts, voire même le brio de ce film, d’avoir réussi à suivre avec tant de grâce et tant de force les mouvements de ces personnages animés par leur passion (et de manière générale les danseurs). Entre une vision presque documentaire parfois (sans être caricaturale) et le surréalisme d’autres moments, on est transportés avec ces danseurs et qu’on soit adeptes ou non de danse, il y a là une maîtrise du regard qui signe une grande réalisation.
Du côté des personnages, je ne détaillerai pas tous les mérites du casting. Avec la jeune Elise d’abord, qui signe une performance plutôt plaisante, mais surtout grâce aux autres personnages « secondaires » qui participent activement à animer cette inspirante fresque en lui donnant de la hauteur sans devenir artificielle.
(Mention spécial à Yann joué par François Civil qui, sans trop s’éloigner de ses rôles habituels, livre une performance réellement clownesque)
Ce qui m’empêche néanmoins de sortir pleinement comblée et de réclamer « En corps, encore », ce sont ce que j’appellerai des accrocs scénaristiques. C’est évidemment un choix qui se discute mais les personnages sont résolument caricaturaux et si ce n’était par leur excellent jeu, ils auraient pu paraître bien niais. Le trait est en effet bien épais et le film aurait gagné en souplesse à laisser quelques sous-entendus plutôt que de se laisser aller au pathos et à quelques procédés tout aussi inutiles que décevants.
Je passerai sur le rôle du médecin, tout aussi cliché, qui va de paire avec des incohérences médicales.
En résumé, c’est un film qui réussit son objectif en nous apportant un peu de beauté dans ce monde parfois rude, tout en invitant à profiter des vies que l’existence nous soumet.
Bien filmé et bien joué, oui.
Mais pour atteindre le 7e ciel du cinéma, il aurait fallut mieux travailler le corps.