Le retour de Cédric Klapisch après un coup de mou qui aura tout de même durée une décennie. Pourtant la trame du scénario d'"En corps" n'a vraiment rien de très original, reste très convenu dans des péripéties qu'on a déjà vu mille fois au cinéma. Non chez Klapisch, le génie se cache dans les détails : le jeu des acteurs, le rythme du montage, le choix des cadres et surtout la musique ! Et en plus s'ajoute dans ce film la chorégraphie des danses.
La danse, une passion que Klapisch a déjà exploré dans plusieurs documentaires consacrés à cette discipline. Avec ce film, né durant le confinement, il va la mettre en toile de fond de son scénario. Et cette fascination va peu à peu imprégner son film, transformant la dépression amoureuse et professionnelle de l'héroïne en un feelgood movie bienvenue en ces temps.
Le public en plébiscitant le film, se porta juge d'une presse critique très divisée entre celle des journaux de droite qui ont adoré et celle des journaux de gauche qui ont détesté. Le ballet et la danse contemporaine restent donc apparemment toujours des arts de droite, et ce malgré l'explosion du phénomène Tik Tok. Et ce n'est pas une très belle séquence de hip hop qui changera quelque chose à leurs avis.
Mais les films de Klapisch, ça se distingue aussi par une philosophie de vie souvent positive. Et c'est à travers de petites séquences qu'il égraine dans son film, qu'il arrive étonnamment bien à capter l'humeur de l'époque : une séance de shooting photo qui se transforme en revendication MeToo ou la défiance envers la médecine traditionnelle mise à mal dans ses certitudes. Du haut de ses 60 ans, Klapisch ne semble pas décidé à s'assagir et reste toujours jeune dans sa tête.