Ce n’est ni un tintamarre ni une grande symphonie, mais un concerto à deux voix qui laisse résonner en nous une petite musique mélancolique. Un grand chef d’orchestre, atteint de leucémie, doit sa survie à une greffe provenant d’un frère dont il ignorait jusqu’alors l’existence. Tout le film repose sur l’antagonisme social entre deux mondes qui s’ignoraient totalement : d’un côté, un chef d’orchestre issu d’une enfance protégée ; de l’autre, un cantinier vivant dans un village du Nord, rongé par le chômage. En toile de fond, le déterminisme social.
Le réalisateur choisit ici la musique comme passerelle entre ces deux frères, incarnés avec brio par Benjamin Lavergne et Pierre Lotin. Bien sûr, certains clichés – parfois un peu appuyés, notamment du côté de la fanfare – ne sont pas totalement évités, mais l’ensemble reste porté par une émotion sincère, sans sombrer dans le pathos.
Et entre Aznavour et le boléro de Ravel notre cœur finit par balancer avec douceur.