Le film le plus aboutit de Stéphane Brizé. Il contient tout ce que le réalisateur maîtrisait déjà (caméra au coeur des débats, longs plans séquences, acteurs impliqués...) et l'entrecoupe de quelques séquences remarquablement inspirées en terme de mise en scène et d'ambiance sonore. L'horreur s'invite chez Brizé lors de cette longue et pénible avancée funèbre d'une ribambelle de CRS, étouffant lentement les grévistes. On ressent pleinement l'oppression vécue, la sensation d'étouffement voire de claustrophobie. Brillant ! (et il y en a d'autres)
C'est un beau film sur ce qu'est l'engagement social et le film le questionne intelligemment constamment. Le film est sans équivoque à ce sujet, et les échanges sont rudes même lorsque les protagonistes sont sensés se soutenir. Je regrette simplement une uniformisation un peu clichée de la direction assez froide. C'est peut-être réaliste, mais il manque le mec souriant et presque sympathique qui équilibrerait légèrement les forces en vigueur et questionnerait davantage le spectateur sur tout ce marasme.
Vincent Lindon est une fois de plus impérial, il en va de soit. Je suis étonné qu'il n'y ai aucunes récompenses cannoises pour ce film foutrement bien réussi et d'actualité, surtout lorsque l'on dit que Cannes est politique en 2018. Mais, on met également le doigt sur une vérité autre, le jury choisit de récompenser des initiatives courageuses, mais le jury est avant tout international....
Alors les grèves de la SNCF...