Dans une mise en scène kafkaïenne du double et de sa fascination, D. Villeneuve tisse la toile fantasmatique d’un jeu de piste identitaire. Denis Villeneuve décline le thème du double, du dédoublement de la personnalité dans sa dimension paradoxale (ou le sujet est à la fois lui-même et l’autre) Un double qui prend sa source dans l'illusion, la scission d'un événement unique , d’une personnalité unique en deux évènements ou personnalités séparées ( référence au terme d'origine allemande Doppelgänger qui désigne le double imaginaire d'une personne). Nous sommes autant dans la description clinique d’une dissociation de la personnalité (schizophrénie du héros qui projette éjecte à l’extérieur de soi tout ou parties de soi , sans les intégrer à sa propre personnalité) que dans un film de suspense fantastique …

Deux héros au final qui n'en font qu'un, description d’un conflit interne projeté sur la toile. Le film convoque autant les mythes ancestraux que les fantasmes inconscients individuels ou collectifs avec la toile d’araignée, indice dans le film qui permet une lecture métaphorique subtile , symbole d'une fatalité (métaphore de la femme – mère qui attend dans sa toile les victimes masculines prises au piège pour les dévorer).

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le 1 août 2024

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cathVK44

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