Les grand évènements se répètent 2 fois...

Un visionnage dont il est difficile d'en ressortir un avis tranché, tant les divers niveaux de lecture peuvent faire passer cet Enemy de génial à barbant.


Une chose est sûre, il ne se passe pas grand chose. Si le récit est intellectualisé à l'excès, jouant sans arrêt sur les métaphores, les labyrinthes temporels, les symboles, il faut dire que le scénario et le manque d'action plombent un peu la narration, déjà rendue bien monotone par la fadeur inesthétique de la colorimétrie choisie par Denis Villeneuve. C'est dommage d'ainsi désintéresser le spectateur, alors même que la complexité du chaos scénaristique est ici minutieusement réfléchie et nécessite une attention de tous les instants.

J'ai trouvé que Jake Gyllenhaal manquait lui aussi de contraste: étant donné que Adam et Anthony sont totalement identiques, il aurait fallu des caractères plus affirmés, même si il faut dire qu'il n'est pas aidé par les costumes trop similaires. A l'image de Fight Club, qui avait choisi 2 acteurs différents pour symboliser la schizophrénie de son héros, j'aurais préféré une scission plus claire et l'utilisation de leviers simples comme la présence de l'une ou l'autre des femmes (semblables physiquement, mais opposées relationnellement à Adam/Anthony ou caractériellement) et dans les 2 premiers tiers du film.


Si la forme m'as semblée perfectible, il en est tout autre du fond. Que ce soit dans l'importance donnée à chaque petits détails du film (par exemple les cours de Adam qui trouvent un écho dans son histoire personnelle), à la poésie globale de l'image des araignées (tantôt maman comme dans l'œuvre éponyme de Louise Bourgeois, tantôt femme comme dans la scène finale) se répercutant tantôt dans les lignes électriques du tramway, tantôt dans les bris de glace d'un accident de la route, on sent vraiment que chaque plan est millimétré, et qu'il est impossible d'être exhaustif tant la quantité de symboles et d'images est saisissante..


Au final c'est un film très maîtrisé et très intelligent dans son scénario, ne laissant finalement que peu de de place à la subjectivité lorsqu'on à toutes les cartes en main, et qui doit de plus se bonifier au fur et à mesure des revisionnages. Dommage cependant, que le fond prennent autant le pas sur la forme. Je trouve en cela que la réalisation de Denis Villeneuve fait face à un plafond de verre qu'il ne me semble pas avoir dépassé: capable de réaliser des œuvre très travaillées et réfléchie et donc de très bon films, mais il semble obligé à chaque fois de sacrifier l'un ou l'autre des aspects de la réalisation, n'atteignant jamais la perfection (bien sur relative) dont il me semble pourtant capable.

Créée

le 30 oct. 2024

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lklgf

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