Vraiment partagé au sortir de ce (troisième) visionnage de Mulholland Drive, qui se situe selon moi à l'exacte frontière entre une branlette intellectuelle et un concept poussé jusque son paroxysme.
Quelques scènes oniriques culminent vraiment au dessus de la mêlée, comme celle du théâtre ou encore celle ou Betty devient Diane. Mais pour le reste c'est assez brouillon. Certes, David Lynch cherche à surprendre et perdre son spectateur, mais c'est plus par certains aspects masqués que le film est complexifié, pas par sa narration quand même bien linéaire. C'est d'ailleurs un peu ennuyeux, avant le twist et cette deuxième partie plus rythmée, ou il faut avoir l'œil partout pour recoller les morceaux.
Malgré tout, si l'on met de côté ce scénario unique dans son approche, l'esthétique m'as plutôt déçue. Des couleurs ternes, un grain trop prononcé, trop de scènes sous exposées, on dirais vraiment que c'est filmé comme les film petit budget des 90's. Je passerais aussi sur les effets spéciaux des petits personnages totalement ratés. Heureusement, la bande son colle parfaitement à la tension et au malaise qu'on a voulu installer ici.
Je ne m'étendrais pas sur les diverses lectures de l'histoire vues ici et la, puisque je pense que Lynch lui même n'as pas d'idée précise de ce qu'il à construit, souhaitant principalement épater la galerie avec un film faussement intelligent. Ca fonctionne quand il y met du rythme ou en profite pour pousser les situations au summum de l'étrange, beaucoup moins quand il doit créer un storytelling captivant.