Dans le futur, la race humaine a commencé à se développer à travers l'univers mais ils vont se retrouver face à une race tout aussi intelligente, les dracs et une guerre entre les deux civilisations fait rage, jusqu'à ce qu'un humain se retrouve sur la même planète inhabité qu'une de ces créatures.
Wolfgang Petersen explique très vite le contexte de l'histoire à l'aide d'une voix-off, tout le long présente, mais jamais lourde avant de mettre en scène le drac et l'humain, qui vont devoir cohabiter ensemble et ce, malgré des rapports d'abord très houleux. Et c'est là toute la réussite du film de Petersen, la façon dont il livre une fable avant tout humaniste, notamment sur la tolérance et le respect sans jamais tomber dans la niaiserie.
Il prend son temps pour développer la relation entre les deux êtres et le partage entre les deux cultures, celle des drac étant d'ailleurs assez bien développée. Les deux personnages sont rendus intéressants, notamment par le contexte et les enjeux et on prend plaisir à les suivre et tenter de co-habiter malgré une haine enseignée depuis leur plus jeune âge envers le peuple de l'autre. La planète en elle-même est assez mystérieuse, avec des plaines inhabités et quelques bêtes (dont l'une tout droit inspiré de Star Wars VI, lui rendant même hommage avec une scène similaire), et ce contexte participe pleinement à la réussite de Enemy.
Petersen a aussi la bonne idée de ne pas utiliser énormément d'effets spéciaux, dans l'ensemble le film a plutôt bien vieilli et garde un charme tout particulier et bien rétro. L'univers est vraiment sympathique et les images le représentant sont bien souvent superbes tandis que la partition de Maurice Jarre colle aussi parfaitement à l'ensemble. De plus, il a aussi la bonne idée de donner un langage inconnu et non traduit aux Dracs, permettant de nous mettre totalement dans la peau de l'humain et de se retrouver, du moins au début, dans la même incompréhension, laissant une ambiguïté sur le personnage. D'ailleurs dans le rôle du drac, Louis Gossett Jt est très bon, et Dennis Quaid lui donne génialement la réplique, arrivant notamment à rendre son personnage touchant.
Avec Enemy, Peterson propose de la science-fiction originale et non dénuée de sens, captivant de bout en bout où l'on prend plaisir à suivre cette cohabitation forcée dans un univers sympathique et charmant avec deux protagonistes qui le sont tout autant.