MBB bouffe l'écran

Netflix ayant eu besoin de proposer des films originaux pendant la période de la COVID-19 s'est mis à négocier avec les studios pour leur racheter certaines de leurs productions et les diffuser sur sa plateforme sous le bandeau "Production originale". Ce fut le cas d'Enola Holmes, adaptée de la série littéraire.

Pas de sortie en salles pour ce film qui était terminé au moment du rachat par Netflix mais une diffusion su la plateforme à l'aide de grands moyens de publicité. On nous l'a en effet beaucoup vendu, au travers de nombreux trailers et bandes annonces.

Et au final, je n'ai pas eu le sentiment d'être floué : ce qui était vendu reflète bien ce que l'on peut voir à l'écran, à savoir un montage dynamique, une Millie Bobby Brown très impliquée et une modernisation de l'univers de Sherlock Holmes.

Évidemment, et heureusement, l'équipe technique n'est pas allée jusqu'à situer l'action au XXIème siècle, mais certains de ses combats s'y retrouvent : féminisme, élargissement du droit de vote, lobbying ...

Dressés de manière plus ou moins subtils, ces parallèles irriguent l'intrigue. Pour moi, là où le bât blesse, c'est ici : à trop vouloir faire comprendre le message au spectateur, on a l'impression d'être pris pour des imbéciles. "Vous avez bien compris ? La mère d'Enola, elle est féministe. Fé-mi-niste !".

Mais si l'on met de côté cette absence de subtilité, on se trouve face à un film qui tente des choses sur le plan visuel, que ce soit dans le montage ou dans le cadrage et c'est souvent réussi. Cela me fait penser à du Guy Ritchie plus calme.

Cependant, Enola Holmes peut surtout compter sur le charisme (j'ose le mot) de Millie Bobby Brown qui arrive à bouffer même quand elle est face à Helena Bonham Carter ou Henry Cavill. Chapeau.