Ça commence par une comédie sur le couple et ça finit par un documentaire qui débouche sur les prémices d’une vie à 2, celle d’un père et son enfant. Pourquoi pas ?! Mais surtout pourquoi traiter de manière aussi grotesque le désir de paternité ?
Comme dit le chamane : « elles peuvent faire ça les femmes ». Oui, elles peuvent choisir d’avoir un enfant ou pas… Fred (I’m Fred.Dont’be afraid. Fucking Jonathan Cohen, toujours très bon, toujours dans le même registre aussi) habitué à régenter la vie de sa femme pianiste, virtuose sur scène et amorphe dans la vie, va s’octroyer le droit de prendre possession de son corps.
C’est un film qui fait plus qu’interroger l’égalité des genres, il pose la question de la légalité du désir lorsqu’il devient trop fort. Seulement il s’arrête là et c’est dommage. D’un sujet inédit rarement traité au cinéma, Sophie Le Tourneur en extrait une succession de blagues potaches, de réalité surjouée avec mention spéciale pour le portrait de la femme enceinte - donc forcément niaise - singée par JoCo. Énorme, tout est dans le titre. Ces allers/retours entre scènes burlesques et réalisation très documentée (un accouchement filmé comme si vous y étiez… ce qui au passage n’est pas forcément du goût de tout le monde, mieux vaut être prévenu et surtout prévenuE) empêchent au film de trouver son équilibre et à la réalisatrice d’aller toucher du doigt le quotidien plus sombre de la solitude du désir, quand bien même assouvi.
La parentalité au masculin comme au féminin, reste un fascinant sujet, immuable, abyssal malheureusement traité, ici, aux forceps.