La reconstruction de Notre-Dame de Paris à la suite l’incendie de 2019 a permis à des archéologues et anthropologues de faire des fouilles dans le sol de la cathédrale. Ces fouilles ont été réalisées dans des conditions très particulières, avec des contraintes de temps strictes et au milieu des échafaudages qui recouvraient la nef et le chœur. En enlevant les dalles, les archéologues ont mis à jour le 1er système de chauffage de Notre-Dame installé au XIXe siècle, mais surtout 2 sarcophages en plomb de forme humaine, l’un possédant une plaque d’identification, l’autre non. La plaque porte le nom d’Antoine de La Porte, chanoine de la cathédrale, mort à 83 ans en 1710. L’autre, dont le crâne a été scié, permettant ainsi d’en prélever le cerveau, est plus jeune, mort probablement de tuberculose, l’examen des os permettant de déduire qu’il s’agit du squelette d’un cavalier laïc. Il pourrait bien s’agir des restes de Joachim du Bellay, mort en 1560 à 37 ans. On savait que le poète avait été enterré dans Notre-Dame mais son sarcophage avait été perdu. C’est là que se trouvait la dépouille de son oncle, Louis du Bellay, archidiacre de Paris au XVIe siècle. Il s’agirait donc d’une faveur qui lui aurait été accordée. Près de ces corps ont été découverts des morceaux du jubé médiéval de la cathédrale, installé au XIIIe s et détruit au XVIIIe s, alors que le chanoine en était un certain…Antoine de La Porte ! Fait assez extraordinaire, ces morceaux ont gardé leur polychromie ! Nous n’en possédions que quelques fragments sans couleur retrouvés fin XIXe siècle par Viollet Le Duc lorsqu’il restaura Notre-Dame et préservés au Louvre depuis. Un archéologue parle de l’équivalent de « La Joconde en morceaux ». Des fouilles obligatoirement limitées dans le temps, en 2022, mais qui ont permis d’exhumer des pièces importantes. Le documentaire est vraiment intéressant.