Bon, c'est quand même bien noté avec un gros coup de cœur gentiment offert mais comment résister à Sammo Hung presque confondant qui imite à la perfection son héros ? Qui sait mieux que lui comment bougeait Bruce, quelles attitudes il avait, quelles mimiques il arborait, et ce jusque dans les moindres détails et malgré son physique aux antipodes de son idole ? Sa rencontre avec Bruce Lee sur Operation Dragon laisse incontestablement des traces sur "Fatty", fan depuis longtemps.
L'histoire qui reprend le gros de La fureur de vaincre est bien anecdotique mais toujours agrémentée d'une multitude de petits hommages, de l'arrivée à Hong Kong en pagode (Operation Dragon) au combat contre les faux gweilos (Lee Hoi San en Jim Kelly, ça vaut le détour), en passant par la scène du générique sur fond rouge contre les karatékas, le restaurant saccagé avec démo de nunchakus ou carrément le tournage avec un imitateur de Bruce qui va vite se faire humilier. Sammo Hung critique ainsi férocement les séquelles qui mangent sur le dos de la légende, la Bruceploitation, et sait prendre son film à la grosse déconnade tout en gardant une profonde admiration pour son idole. Ce respect constant accroît la sympathie pour cette "pochade" qui devient du coup vraiment drôle. A côté de ça, il y a des longueurs, un scénario totalement bidon et pas mal de scènes lourdes ou inutiles (Sammo qui esquinte une voiture pour un quiproquos qui dure de longues minutes ou le combat final qui n'a quasiment aucune raison d'être aussi long) mais c'est juste pour le plaisir.
On pardonne Sammo Hung qui met une énergie incroyable tout le long pour offrir à son héros le plus bel hommage rendu au petit dragon, et de loin. Simplement parce qu'il n'essaie jamais d'ETRE Bruce Lee, comme tous les autres fake du genre, mais joue bel et bien le FAN de Bruce Lee, en l'occurrence lui-même. Comme il le dit si bien : "Bruce Lee is my Hero... You can't destroy my Idol... Try harder if you want to imitate Him".
Les combats sont bons mais n'atteignent pas ses meilleurs films tout comme l'intégralité de la réalisation. Un bon nombre de scènes diverses n'ont aucun lien entres elles (comme souvent dans la kung fu comédie) mais sauront maintenir le bon coup de cœur de l'amateur grâce à un Sammo déchaîné. En bonus final, on retrouve même son propre style de kung fu contre Leung Kar Yan, seul moment ou il ne fait pas du Jet Kun Do mais bien son kung fu.
Et puis, une poursuite comique et effrénée après un taxi, à pieds, où Sammo se jette dans le vide et nous fait son fameux "rouler bouler de la colline" avec la musique de Rabbie Jacob en fond, ça se refuse pas.