Réalisé deux ans après, Enthousiasme a tout de l'ersatz paresseux de L'Homme à la caméra. Vertov y abandonne la soif de créativité expérimentale qui présidait au montage de ce chef-d'œuvre canonique, se contentant d'aligner des plans immédiatement signifiants en eux-mêmes et non par leur agencement. C'est là qu'est l'os : le message propagandiste prend toute la place dans Enthousiasme, et s'impose d'un bloc au spectateur passif là où son intellect se trouvait constamment stimulé auparavant. Les envolées quasi abstraites de formes et de mouvements, génératrices de sens allégorique ou symbolique, s'éteignent au profit du tract politique le plus agressif et pompeux qui soit.