Bienvenue chez les Cas Sociaux
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le 3 juil. 2018
Je me méfiais un peu de ce film car il faut dire que les films qui parlent d’ennui et de solitude, c’est à double tranchant. Car parfois les cinéastes aiment nous faire ressentir la même chose, nous plonger dans une torpeur mélancolique où tu finis par risquer d’y perdre ta mâchoire à force de bailler. Entre Chien et Loup c’est malheureusement presque ça. La faute non pas à une réalisation de qualité, mais plus à une écriture peu inspirée et minimaliste. Le problème du film c’est sa distance, ce qui ne permet pas de cerner réellement ces personnages peu palpitants sur qui la majorité des enjeux sont pourtant centrés. Malgré le règne d’un véritable climat mystérieux, j’ai eu cette désagréable sensation que les protagonistes restaient statiques, que leur relation n’évoluait jamais réellement.
On assiste alors à un road-trip un peu mou du genou dans une Corée qui, toutefois, nous révèle une partie qu’elle n’illustre pas très souvent dans son cinéma. L’action se situant près de la frontière avec le Nord, nous naviguons alors dans une réalité plus dure, celle d’un pays très militarisé avec les aberrations qui en découlent (l’histoire du quota de munitions à utiliser par exemple). C’est une illustration qui contribue à créer une ambiance oppressante, comme si le pays n’était pas vraiment libre et toujours plongé dans le chaos occasionné par la scission des deux Corées. L’atmosphère du film est à l’image des paysages filmés : beaux et froids. Ce parti pris constitue pour moi sa principale limite, celle de ne pas permettre au spectateur d’éprouver une quelconque émotion pour ces personnages car ces derniers n'en ressentent pas ou peu. Ce rapport d’indifférence est un peu gênant dans ce genre de films où nous suivons incessamment l’évolution de ces protagonistes. Le film devient alors mécanique et peu passionnant, ce qui est dommage. Car formellement, on est au top. La photographie est réussie, naturelle et souligne avec brio la beauté de ce qui est filmé. Cette forme épurée est la plus grand force de ce long-métrage.
Je ne regrette donc pas tant le visionnage car il permet aussi de mentionner cette « face cachée » de la Corée du Sud et de soulever des questions socio-politiques. On garde notamment en tête cette sous-intrigue de la construction d’un casino qui chasse les habitants d’une petite ville. Ce qui montre une réalité économique et sociale guère alléchante. Dommage toutefois que le duo d’acteurs manque de substance et d’authenticité bien que le parti-pris du cinéaste soit cohérent avec les thématiques abordées. Car il s’agit bien de la perdition de deux âmes dans une société malade et qui reste ancrée dans un malaise qui persistera tant que cette péninsule restera divisée et ses deux parties incapables de communiquer. Un mal dont souffrent les personnages principaux, illustrant ce malaise sociétal. Mais l’inconsistance des personnages ne vient pas relever ces réflexions et étoffer davantage la dimension humaine de ce film. Disons que c’est une oeuvre qui a ses qualités et qui peut se révéler intéressante. Ça ne m’a juste pas plus parlé que ça.
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