Entre ciel et terre par Selenie
Un film étonnant de la part du réalisateur alors en pleine période polémiste avec entre autre "JFK" (1991) juste avant et "Tueurs nés" (1994) qui suivra juste après. Ce film-ci est le troisième volet de sa trilogie sur la guerre du Viêtnam après ses chef d'oeuvres "Platoon" (1986) et "Né un 4 juillet" (1989). Il termine sa trilogie avec un style beaucoup moins percutant, après un (trop) long prologue (trop) bavard on plonge dans le destin terrible de cette jeune viêtnamienne interprété avec justesse et grâce par Hiep Thi Le. Entrecoupé par une voix off pas toujours à bon escient et par des flash-backs et autres rêves avec lesquels Stone se la joue onirique façon Malick. C'est beau sans aucun doute, mis en image de belle façon avec une musique toute aussi magnifique. Pour une fois pourtant ce film est un peu trop court, ou du moins il aurait mieux fallu écourté le début et donner plus de densité à la période viêtnamienne. On a l'impression que le réalisateur n'a pas eu le temps nécessaire pour affiner son scénario. On pense notamment aux histoires d'amour qui commence trop vite et trop facilement surtout après un viol. On est évidemment touché par ce destin qui est tiré d'une histoire vraie, adapté des mémoires de Le Ly Hayslip "Quand le ciel et la terre change de place : le voyage d'une femme viêtnamienne de la guerre à lapaix" (1989) et "Enfant de la guerre, femme de paix" (1993) aux éditions DoubleDay... Le film est coupé en deux parties qui correspondent aux deux mémoires, la première avec l'enfance et l'adolescence pendant la guerre et la seconde où elle épouse un américain et sa vie à San Diego. Au final c'est un beau et bon film quoi qu'un peu en deça des chef d'oeuvres des années 80-90 du cinéaste.