Entre le ciel et l'enfer par PiotrAakoun
Akira Kurosawa doit une grande partie de sa réputation à ses films de chanbara (films de sabres), en particulier "Les Sept Samourais", mais il a plus d'une corde à son arc et ce film en particulier nous révèle le meilleur de sa face "polar". On est ici en présence d'un film rivalisant avec le meilleur de l'univers hitchcockien et le transcendant même tellement Kurosawa y marque son empreinte.
Personnellement, je positionne ce polar au sommet du genre, pour la qualité de l'image, la netteté de la mise en scène, la justesse du jeu des acteurs, l'utilisation minimale de la musique placée à des moments on ne peut plus judicieux ... ce film frôle la perfection.
Il est divisé en deux parties.
La première partie dure environ une heure et se déroule en huis-clos dans la maison d'une famille de riches industriels, le suspense montant progressivement de manière oppressante ... on a également droit à une belle étude de moeurs et de situations d'une finesse psychologique révélant les différentes personnalités des protagonistes.
La deuxième partie concerne la traque proprement dite se déroulant à l'extérieur de la maison, ... on assiste ainsi à une progression dans l'enquête menée de manière chirurgicale et proposant une suite de rebondissements mêlés d'une critique acerbe de la société japonaise jusqu'à la scène finale ... scène où l'on mesure toutes les qualités de monteur d'Akira Kurosawa ... nous proposant une fin des plus réussies ... on en reste pantelant et admiratif.