Il n'y a que la France, pour attribuer la plus haute récompense de son festival international du cinéma à un film traitant de ses propres problèmes sociaux!
En même temps, il n'y a d'injustice que je ne conçoive tant que Michel Drucker est encore en vie. Vous savez, cet homme qui en quarante ans de télé n'a jamais vu un mauvais film?
Deux heures sur la vie professionnelle d'un prof principal exerçant dans quartier sensible de paname, difficile de ne pas se figurer montant les marches cannoises, enrubannée Jourdan ou costard Strauss-Kahn.
Le moins qu'on puisse dire c'est que niveau divertissement, "Entre les murs" blaire moyen showbiz.
Le divertissement, justement, pour tous mes congénères âgés de moins de trente ans, on l'attend encore.
Enchaînant les uns aux autres une série des évènements les plus insipides qui puissent se produire dans une salle de classe (insolence modérée, illettrisme, conflits culturels, eh t'as pas un effaceur?), on se prend avec une étonnante facilité au jeu du rien.
J'ai effectivement une pensée émue pour les gens qui ont payé leur place de ciné (10e environ) pour revivre la galère du collège avec un réalisme qu'il faut tout de même reconnaître.
Les jeunes, pour la plupart sous éduqués, en décalage total, arborent fièrement tout au long du film la bagatelle d'environ cent cinquante mots de vocabulaire.
Moi ce qui me dérange aussi, c'est la pauvreté technique, limite niveau reportage pour le câble mais avec la musique en moins, qui a pour but de bien nous faire prendre conscience que c'est du cinéma réaliste.
Mais enfin, on le sait que les jeunes sont cons! Ça date pas d'hier que la kultur tiékar est à peu près aussi riche que les échanges métaphysiques entre un bookmaker hippique et un expert-comptable.
Le bilan qu'on en tire est que ce film sera très utile pour expliquer à nos amis énarques comment ça se passe dans le 20e mais qu'en dehors de ce type de projet, il ne sera destiné qu'aux nostalgiques des difficiles années collège.