Après le finalement peu folichon Rio, les studios Blue Sky reviennent avec un nouveau long-métrage cette fois-ci inspiré du livre pour jeunesse "Les Hommes Feuilles" de William Joyce. Initialement prévu pour sortir sous la bannière Pixar, le projet voit au final le jour chez les créateurs de L'Âge de Glace. Malheureusement, si la qualité visuelle et le rythme haletant du long-métrage sont à louer, le scénario est quant à lui sincèrement décevant, comme si le studio américain avait déjà usé toutes ses cartouches. Car Epic n'a vraiment rien d'original, s'éloigne considérablement du roman et n'apporte pas grand chose à l'univers déjà bien garni de l'animation...
Honteux mélange de FernGully et Arrietty, ce huitième film de la boîte ne surprendra personne et n'amusera concrètement que les enfants (et les incultes) avec son histoire écolo où une jeune fille rapetisse par magie et va vivre une aventure mouvementée au cœur d'une forêt en compagnie des créatures qui l'habitent et plus particulièrement les Hommes Feuilles. Ces minuscules personnes chevauchant des colibris et faisant ami-ami avec fleurs et insectes n'est pas sans rappeler un autre film plus récent encore : Arthur et les Minimoys. Le récit, bien que rocambolesque, est ainsi extrêmement classique, avec cette guéguerre entre le bien protecteur de la nature et le mal qui est très très méchant.
Quant à l'humour, il est soit relativement absent soit très sobre et, mis à part les quelques frasques de deux escargots (dont une limace), aucun rire ne viendra pointer le bout de son nez, le réalisateur Chris Wedge préférant les courses-poursuites vertigineuses, les affrontements à l'épée inspirées des films de sabres japonais et les mini-gags balourds du style tomber, faire la grimace ou encore se cogner la tête. Hilarant non ? Bref, sans être forcément raté, Epic n'est hélas pas le film d'animation de l'année, encore moins de la décennie et ne porte définitivement pas son titre quasi-mensonger. Un coup de ressort ne ferait pas de mal aux studios Blue Sky qui, depuis un certain temps maintenant, ont du mal à se renouveler.