Rolf de Heer nous propose ici du vrai cinéma avec de nombreuses séquences en time-laps, dont d'impressionnants ciels étoilés et rotatifs, le tout intriqué dans une SF intimiste qui se joue de l'espace-temps. C'est pour nous raconter à sa façon "La belle verte" (1996), soit l'arrivée sur Terre d'une extra-terrestre écolo aux pouvoirs surnaturels et redresseuse de torts. Dans ce huis-clos en plein-air, elle donne la réplique à un bon vivant de terrien et leurs points-de vue respectifs se répondent généreusement alors qu'au-delà de leurs argumentaires contradictoires, ils s'éprennent l'un de l'autre...
Le ton d'un Rolf de Heer est beaucoup plus sobre que celui d'une Coline Serrault qui proposait une comédie aux situations caricaturales. pourtant, le message est à peu près le même: Irresponsabilité et inconséquence de l'humain, écologie, véganisme, message devenu parole officielle mais tout en hypocrisie puisque ouvrant sur un green-washing souvent pire que ce qu'il serait supposé résoudre. Bref, qu'on le perçoive comme une moraline à la prêche-moi-l’nœud ou comme une conscience avant-gardiste de ouf, ce qui est avancé n'est fondamentalement pas faux.
Les séquences en time-laps sont intégrées de façon habile, sans usage de trucages numériques et le duo protagoniste se pose de façon naturelle et sympathique. Rien de transcendant mais un bon petit film loin des standards hollywoodiens.