Adaptation de la série télévisée des années 80 du même nom, le film partage néanmoins peu de choses ( voir pas du tout ) avec la série qu'il adapte. Diriger par Antoine Fuqua qui dispose d'une filmographie de films éclectiques généralement mauvais, souvent efficace et parfois bon mais on ne note qu'un seul coup de génie dans cette filmographie avec le très bon Training Day ou il dirigeait déjà à l'époque Denzel Washington. Ici le film ne sera pas le pire de Fuqua mais pas son meilleur non plus, le film se rangeant dans la catégorie efficace sans être pour autant abouti, il nous livre ce qu'on attend de lui sans chercher à faire plus.
Il est donc inutile de s'étendre des heures sur celui-ci, le scénario est classique et on retrouve la moral bien pensante et parfois rebutante que les américains adore avec l'exposition de ce justicier christique qui reste noble malgré ses actes d'extrêmes violences et le film ne cherche pas à approfondir sa psychologie ni lui donné une dualité morale tangible ce qui fait que l'attachement du spectateur ne se fera jamais. On suit le film sans vraiment s'y impliquer, il n'y a aucun suspense car le film est incroyablement prévisible, chaque rebondissements est attendu au point que l'ensemble tombe dans le cliché, ce qui devient parfois navrant. De plus le film ne cherche pas à jouer avec le suspense et préfère nous présenter le personnage comme un être invulnérable que rien n'arrête et lorsqu'il tente de jouer avec cela tombe totalement à plat ( le passage ou les Russes vont chez McCall ). Parfois le film se montrera néanmoins plus intéressant notamment dans l'exposition de l'antagoniste qui se révèle intéressant mais le film se fait trop explicatif à son sujet comme sur celui de son protagoniste, laissé une part de mystère n'aurait pas fait de mal à mon avis surtout que ça vient entacher le rythme du film.
Pour ce qui est du casting tous les acteurs sont globalement bon notamment Denzel Washington, il ne signe pas son meilleur rôle mais il reste toujours autant motivé et classe quant il s'agit de ce genre de rôle. Même si il à tendance à les accumulés et que changer de registre ne lui ferait pas de mal. Mention spéciale à Chloë Grace Moretz qui est excellente comme à son habitude mais qui aurait mérité un peu plus de présence à l'écran.
Sinon pour la réalisation on à le droit à un BO énergique qui colle bien au film malgré un montage hasardeux et une photographie assez dégueulasse. Le film souffre d'ailleurs de gros problèmes de rythme, il met beaucoup trop de temps à se lancer car même si prendre le temps de présenter ses personnages est louable, ceux-ci ne sont pas suffisamment intéressant pour que l'on s'attarde 30 minutes sur eux. De plus une fois le film lancé il y aura beaucoup trop de cassures dans le rythme pour expliquer le pourquoi du comment et la scène finale souffrira de ce rythme en dent de scie qui est à l'image du film. Elle nous donnera jamais l'apothéose tant attendu et le dernier face à face est décevant et paresseux alors qu'il aurait mérité que l'on si attarde plus et d'être géré différemment. Sinon la mise en scène de Fuqua est plutôt maîtrisé et efficace même si il a du mal de privilégié la lisibilité dans ses scènes d'actions. Néanmoins à coté de cela il sait faire durer ses plans et prendre son temps et livre un travail propre à défauts d'être novateur ( on se croirait devant un Tony Scott ).
En conclusion The Equalizer est un film sympathique qui permet de divertir sans se prendre la tête mais le film passe à coté d'un bon sujet car au lieu de nous livrer un vigilante pertinent et énervé on nous offre un film très proche des productions bessoniennes ( même si ça reste quand même plus appréciable que celle-ci ). C'est efficace mais trop prévisible et parfois trop poussif, un divertissement du samedi soir convenable à voir entre potes mais qui sera aussitôt oublier. Peut être que le potentiel de l'ensemble sera mieux géré dans la suite qui est déjà prévu mais j'en doute sincèrement !