Equestria Girls par Ninesisters
Vous le savez, j'adore Friendship is Magic. Quand j'ai appris qu'un film serait produit à partir de la série, j'étais aux anges. Quand j'ai aperçu les premières images, j'étais tout-de-suite beaucoup plus circonspect... Découvrir mes personnages fétiches sous une forme humaine et aller au lycée, cela surprend forcément. D'un côté, j'ai envie de dire que je trouve l'idée suffisamment débile pour être géniale ; avouons-le franchement, il fallait oser. D'un autre côté, c'est quand même farfelu.
Mais compte-tenu de la qualité de la série, et sachant que ce serait normalement les mêmes personnes que nous allions retrouver sur ce projet, je pensais que ce film arriverait à me surprendre. Verdict.
Avant de voir Equestria Girls, je savais qu'en multipliant deux nombres négatifs, nous obtenions un produit positif. Désormais, je sais qu'en mélangeant un concept à priori super original à une série déjà originale, nous obtenons un film basique et prévisible.
Parce que oui, soyons honnête : la seule chose surprenante dans ce long-métrage, c'est de voir nos héroïnes sous forme humaine ; et encore, cela ne surprend personne puisque nous avons tous vu la bande-annonce avant. A la rigueur, l'origine de la méchante du film ne manque pas de piquant. Pour le reste, ce n'est jamais que l'histoire d'une étudiante qui réussit à devenir la reine du bal de fin d'année alors qu'elle n'est pas populaire, parce qu'elle est gentille et courageuse. Le truc que nous n'avons pas juste vu des centaines de fois dans les productions américaines, absolument pas crédible au demeurant, qui doit faire croire aux fillettes qu'elles peuvent toutes devenir des princesses ; à l'échelle locale, mais des princesses quand même.
Alors c'est bien, car rien ne manque : la rivale peau-de-vache, le petit copain trop craquant, les coups dans le dos via facebook/youtube, et à la fin elle gagne quand même ; chose impossible dans la réalité, mais il faut bien rêver. Sauf que si le rêve des spectatrices selon les auteurs se limite à devenir reine du bal, il y a un problème quelque part. Entre l'apprentissage de Twilight à sa vie d'humaine et les mesquineries dont elle est victime, ce film met rapidement mal-à-l'aise.
Est-ce vraiment du Friendship is Magic ? Oui, et encore heureux. Sinon, non seulement je ne l'aurais pas regardé pour commencer, mais il lui aurait manqué ses quelques atouts. Forme humaine ou pas, cela fait toujours plaisir de retrouver nos héroïnes, ainsi que les autres habitants d'Equestria ; mention spéciale à Trixie : autant le personnage ne m'intéresse guère en temps normal, autant elle bénéficie ici du meilleur traitement à l'écran lors d'une scène d'anthologie.
De la série, nous retrouvons la bonne humeur généralisée (sauf quand sa rivale s'en prend à Twilight), la fin heureuse, et quelques gags plutôt bien sentis, même si l'atmosphère faussement réaliste empêche forcément de partir trop loin dans le délire. C'est un peu le reproche que je ferai à ce film dans son ensemble : il reprend un univers en le détournant complètement, et se retrouve le cul entre deux chaises. Il possède quelques excellents moments, mais son écriture se révèle bassement prévisible ; quitte à faire une adaptation de la série sur grand écran, il aurait été plus judicieux de s'en tenir aux fondamentaux, même si cela devait manquer d'originalité. Là, l'originalité du concept implique un scénario basique, ce qui est quand même ridicule...
Reste que, possédant un fort attachement à l’œuvre d'origine, je me montrerai malgré tout indulgent. J'ai apprécié de retrouver mes personnages favoris, ainsi que quelques passages de grande qualité. Malheureusement, je ne peux pas m'empêcher de penser que Equestria Girls trahit certaines des valeurs premières de Friendship is Magic, à commencer par celle consistant à ne pas prendre son public pour des imbéciles.