Neo wasn't there. Et c'est tant mieux.
Bon, je suis surpris de lire les baffes que se ramasse ce film.
A mes yeux, là où Matrix (la triologie) avait réussi à m'endormir (respect pour le Numéro 1, moins pour le numéro 2 qui contient son lot de clowneries scénaristiques, quand au trois, heuu); j'ai apprécié la sobriété de Equilibrium.
Dans un futur où les sentiments sont bannis, car les sentiments, c'est mal, l'Ecclésiaste John Preston est le meilleur chasseur de "déviants émotionnels".
Les résidents normaux (soit détachés des émotions), eux, prennent de la drogue pour ne plus rien ressentir. Car la drogue, c'est bien. Heu...
Avec son collègue Ned Stark, pardon, Sean Bean, il enquête et éradique les résistants à cet ordre immaculé.
Résistants maltraités dès détection, cela va de soi. Façon "formatage de cervelle" ou incinération immédiate, c'est plus propre.
Mais "Ned" se livre à l'ultime trahison. Non, il ne mate pas "Plus Belle la vie en cachette" mais il éprouve des émotions, se délecte de littérature. Et est découvert par John Preston. Tin tin tiin (mode musique d'ambiance activé).
C'est le début de la faille pour ce bon vieux John, très sobrement interprété par Christian "Batman" Bale. Après l'exécution de son pote, il "oublie" de prendre sa drogue, se voit coller un nouveau collègue encore plus chi...suspicieux que lui, découvre que les petits toutous c'est tout mimis (puisque aimer les toutous, c'est mal) et que la résistance est peut-être la clé de la libération émotionnelle de ce monde. Celle qui ramènera les minijupes dans les rues de la cité (puisque mater les minijupes, c'est...).
Au final, un scénario qui se veut accessible, une esthétique soignée malgré le manque de moyens, des trouvailles sympathiques comme le style de combat des Ecclésiastes rédempteurs, un bon casting même si -là aussi- Sean Bean me semble sous-exploité.
Une belle histoire, une certaine "morale" qui peut selon moi se lire à bien des niveaux, au final un bon film, carré, efficace, a voir.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.