Après avoir été enivré par Twin Peaks à l'orée de ma vingtaine, je m'attaque enfin, des années après, à la filmographie de Lynch -- et par le début, s'il vous plaît. En faisant l'impasse sur ses productions courtes, certes.


J'avais également visionné entre temps son Dune kitsch et bizarroïde, que je vais exclure de mon marathon Lynch car faut pas non plus trop abuser j'ai pas que ça à faire, et Mulholland Drive... que je vais remater avec plaisir.


Eraserhead, je n'en avais jamais entendu parler. Je l'ai lancé sans savoir à quoi m'attendre, ni quant au genre, ni quant aux thèmes. Tout juste savais-je que c'est le premier Lynch, qui date de 1977.


Le début ne m'a pas réellement dépaysé, mais ma curiosité et mon appétit ont rapidement disparu - et pourtant, il en faut beaucoup - après un petit moment passé "sur Terre". A tel point que, jusqu'au milieu du film (que j'identifie à la scène de séparation, aka l'élément déclencheur), j'ai failli décrocher par pure répulsion. Mais j'ai continué, à la fois dégoûté et fasciné.


Ce film est un calvaire, et c'est pendant son visionnage que je me suis rendu compte que c'était l'effet recherché sur le spectateur: ouvrir son ventre, mettre les tripes à l'air et jouer avec, les faire tortiller, à tel point que notre "deuxième cerveau" prend le pas sur le premier, qui se réactivera par intermittences, notamment lors de la scène des crayons. Le reste sera non pas gravé dans la mémoire, mais dans le ventre, et c'est là où Lynch a réussi cet Eraserhead qui, malgré tout, me laisse une impression contrastée du fait de la difficulté à m'y confronter.

Olec
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le 12 déc. 2021

Critique lue 18 fois

Olec

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