Malgré mon affection incontrôlable pour Lynch, son côté labyrinthique est probablement ce que j'aime le moins.
Le bidouillage artistique d'Eraserhead est surprenant en soi, évidemment, mais il me fait l'exact effet que ce que me procure la bande sonore, pas grand chose, et même si Lynch indique qu'on pourrait presque écouter cette dernière comme un disque à part entière, j'en ressors avec une impression, oui, mais aucun enthousiasme.
J'ai quand même éclaté de rire à un moment donné.
Au bout de 40 minutes de swing artistique, famille demeurée, coupe de cheveux improbable, liquide noir qui coule du fion d'un poulet rôti animé, musique-hall dans le radiateur et autre couineries d'enfant difforme, la meuf décide de rentrer chez ses parents pour avoir une bonne nuit de sommeil.
Elle s'accroupie alors au pied du lit, met sa main dessous, et effectue des mouvements de va-et-vient incompréhensibles qui font grincer ce dernier, et cela durant 30 secondes.
Sur le moment j'avais déjà le cerveau atrophié, donc une étrangerie de plus ou de moins, c'était plus un problème.
Mais c'est bien là ou c'était foncièrement drôle, puisqu'après ces longues secondes dans le parfait prolongement de ce qu'on avait vu juste avant, sans queue ni tête, elle se relève finalement avec une valise qu'elle galérait tout simplement à extirper de sous le lit.
Brillante idée sur le coup, mais faut quand même se taper ces 80 minutes (merci pour la durée), et ça c'est un peu plus compliqué pour moi.