Un film d'une "inquiétante étrangeté"...
C'est bien sûr l'histoire d'un homme enfermé dans son morne quotidien et qui essaie de s'en libérer en regardant le spectacle que lui offre la dame dans le radiateur ou en "faisant plus ample connaissance" avec la jolie voisine d'en face. Pour de plus amples informations concernant le "synopsis" s'il y en a un, allez voir sur Wikipédia.
Selon moi, en plus de tout ce qui touche à la critique de la société et à sa poésie du malaise, Lynch touche également à des sujets un peu plus intimes et sensibles. La sexualité, le mariage, l'enfantement (cf. la scène de découpe du poulet), la parentalité, les difficultés pour élever un enfant, la fuite de la mère, le rapport à l'enfant malade/handicapé/difforme/monstre, le rapport à la (basse) matière que constitue le corps, etc.
ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR : certaines scènes sont choquantes du point de vue psychologique et/ou physique (gores).
Le travail sur la bande sonore est tout à fait intéressant (tant pour ce qui est des bruits de machines, de l'effet "boîte à musique" à l'orgue lorsque le vinyle joue, du travail sur les voix et notamment sur celle du "bébé", que pour ce qui est du chuintement permanent qui met mal à l'aise et agace en même temps) et participe grandement du malaise et du glauque.
Selon moi, ce film a réussi à atteindre ce qu'il avait souhaité entreprendre avec les moyens de l'époque et la maîtrise du noir et blanc tout autant que des "effets spéciaux" est parfaite.