Une curiosité. Une bizarrerie. Une horreur (quelque chose de franchement laid, aux frontières du surréalisme). Le premier long métrage de Lynch... sur lequel il a travaillé six ou sept ans, d'après ce que j'ai lu. Assez ennuyeux à regarder mais devenu culte aujourd'hui, du fait, probablement, des chefs d'œuvre qui ont suivi.
Pour être 100% honnête, j'avoue m'être assoupi durant une petite partie du film (j'ai manqué dix, quinze minutes, tout au plus). Cela ne m'a pas empêché de voir (?) dans Eraserhead (littéralement, "La Tête-gomme") une métaphore de la difficulté de la création artistique. Le créateur accouche prématurément (lui ou sa co-scénariste) d'un "enfant" (une oeuvre) monstrueux et non-viable, qu'il doit finalement se résoudre à détruire. Il en perd la tête et s'en console comme il peut (notamment, dans des bras féminins), se promettant d'avoir à l'avenir davantage de sens critique en gommant et regommant autant de fois qu'il faut son scénario, afin de s'épargner une nouvelle "fausse couche". Une interprétation sûrement un peu (beaucoup) tirée par les cheveux, mais j'ai eu du mal à prendre le film au pied de la lettre (ou de ce qu'il montre).