Des choses gentilles à dire sur ce film :
Tourné en Afrique du sud en même temps que Ernest à l’armée, Ernest va en Afrique, neuvième et avant dernier film mettant en scène les aventures Ernest P. Worrell (le dernier étant donc Ernest à l’armée) est à nouveau un festival de grimaces et de mimiques de la part de son créateur/interprète Jim Varney. Autant dire que ça s’attaque vite aux nerfs d’autant que ça commence dès le générique qui mêle le visage distordu (naturellement mais aussi par l’intermédiaire de quelques effets numériques pas particulièrement heureux) de Varney, ses gémissements et deux trois poncifs sur l’Afrique mystérieuse...
En résumé, notre bon vieux Ernest tombe à son insu en possession d’une paire de joyaux après laquelle tourne un petit paquet de gens peu fréquentables qui finissent par lui mettre la main dessus ainsi que sur son intérêt amoureux et qui les envoient, pour une raison ou une autre, en Afrique où vit la tribu à qui les pierres précieuses ont initialement été dérobées. C’est con comme la lune, sans soucis de cohérence ni de quoi que ce soit d’autre... Pire c’est beaucoup moins scandaleux qu’on aurait pu l’imaginer. Ça reste consternant, vide et légèrement raciste mais il n’y a pas de grosse sortie de route, pas de gros délire vomi par un cerveau malade qui peut faire se dire mais mais mais pourquoi ?!
Toutefois, on peut afficher une mine dubitative et parfois amusée devant : la tentative de sauvetage d’un poisson rouge après un accident de yoyo, le même yoyo qui servira d’ailleurs plus tard à amadouer une tribu africaine perdue (oui, oui) ; le « ewww » face camera de Ernest qui vient de ressortir ses doigts des naseaux d’un crocodile venu le boulotter ; ou encore Ernest déguisé en courtisane de harem mitrailler tout ce qui l’entoure avec des pépins de pastèque...
Parce que Ernest se déguise beaucoup... ce qui donne lieu à une avalanche de gags douteux pour certains eeeeet pas si mauvais pour d’autres mais donne aussi l’occasion à Jim Varney d’offrir un aperçu de ce qu’il est capable de faire. Parce que, comme on peut le voir dans Beverly Hillbillies où il réussissait à rendre son personnage attachant en dépit d’un scénario caricatural et de gags faciles à répétition qui pouvaient contribuer à le plomber, Jim Varney n’est pas un mauvais comédien... Et on le voit justement dans son interprétation de Hey You, the Hindu, représentation caricaturale du domestique tout en contrition et en politesse avilissante atteint d’une diarrhée verbale fabuleuse (représentation curieusement aussi raciste que porteuse d’une charge contre les relents colonialistes du secteur du tourisme de luxe) et tante Nelda, personnage apparu dans Ernest Saves Christmas dans les souliers desquels se glisse Ernest.
Là où ça devient intéressant, c’est qu’habituellement, dans ce genre de situations comiques, le comédien, relativement mesuré tout le long du film, accentue son jeu pour souligner la mise en abîme. Ici, Varney en fait des pétacaisses tout le temps et c’est uniquement lorsque son personnage cherche à se faire passer pour un autre qu’il montre une certaine forme de subtilité dans son jeu...
Voilà savoir que la série des Ernest existe et qu’il y en a un petit paquet c’est bien. Les voir pour autant, ça...
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/ernest-va-en-afrique
Ou sinon, je regarde juste les 37 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! »
Commente ce qu’il fait à la manière d’un commentateur sportif
Course-poursuite | Stoppé par une grille (+escalade ou tentative d’escalade)
Fuite | Bouscule des passants
Personnage > Citation
S’exclame | « Tu es/vous êtes viré·e ! »
S’inquiète | « Oh-oh »
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient
Tension | Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es
Personnage > Interprétation
En fait des caisses
Personnage > Méchant·e
Ni vu·e ni connu·e | Déguisement d’employé·e de ménage, de la compagnie des eaux ou d’électricité, etc.
Personnage secondaire
Sbire austère en costard et lunettes noires
Réalisation
Fin | Image figée
Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.
Plan savane + soleil couchant + animaux qui courent au loin
S’adresse régulièrement à la caméra
Technique | Faux raccord flagrant
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet | Déguisement
Yeux qui luisent dans une forêt obscure
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | « Dziiiit » multiples de robot en mouvement
Bruit exagéré | Accessoire
Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal
Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
Bruit générique | Son de dessin animé : ressort, clochette, etc.
Bruit générique | Verre cassé
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Cri (gag)
Est éclaboussé·e par un fluide
Gag cartoonesque
Grimace (gag)
Ronflements
Scénario > Dialogue
Stylé | Vanne sur la mauvaise haleine
Scénario > Élément
Pourchassé·e par une tribu hostile
Scénario > Ficelle scénaristique
Musique « ethnique » qui situe l’action dans un pays non-occidental
Se voit confier/récupère un élément compromettant à son insu...
Scénario > Situation
Tension | Torture
Thème > N’importe quoi
Accessoire | Gaspillage alimentaire
Audio | Bruit de pneus qui crissent sur le sable
Bagarre | Les sbires visent toujours comme des quiches